L'instant d'un reportage télévisé, je me suis senti profondément Ukrainien.
Je grelottais devant le Parlement de Kiev avec mes compatriotes. Avec le peuple qui me semblait là tout entier, je scandais inlassablement : « Iouchtchenko! Iouchtchenko! Démocratie! Démocratie! » Nous revendiquions ensemble notre pays et son avenir.
Nous étions là parce que cette terre léguée par nos ancêtres nous appartient : « C'en est assez des diktats autocratiques de dirigeants qui nous sont étrangers. » Sur la Place de l'Indépendance, je brandissais le drapeau jaune et bleu de la liberté promise à nos enfants en criant : « Maîtres chez nous! »
Autour des feux de camp allumés parmi les tentes montées à la hâte, j'entendais des discours enflammés malgré le froid : « Notre place est à table et non dessous, à recueillir les miettes! Rien ne nous arrêtera, ni la police, ni l'armée, ni l'hiver! Nous sommes prêts à mourir pour que nos enfants et nos petits-enfants puissent vivre dignement en Ukraine. »
J'ai vécu quelques instants la ferveur démocratique, l'illusion que le pouvoir pouvait être entre les mains du peuple.
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