19 mars 2024

La vérité, la vérité...

Il me vient parfois le goût de m'arrêter de penser. Mais j'y arrive rarement.

En ce 19 mars, penser m'a ramené à l'Oratoire du Mont-Royal. Ce lieu qui je ne sais pourquoi m'a toujours inspiré. En relisant les quelques billets passés que je lui avais consacré, j'ai été frappé par la sérénité qui se dégageait à travers sensiblement les mêmes mots utilisés pour décrire l'ambiance qui y régnait malgré la foule des pèlerins présents. Comme moi, ils avaient besoin d'espérance.

Je sens moins aujourd'hui ce besoin d'espérer. J'ai surtout besoin maintenant de croire... On dira ce qu'on voudra, mais la foi, l'espérance et la charité qu'on nous a inculquées, c'est en un mot la vie. Ma vie à tout le moins, même si le vocabulaire à 'évolué'. Besoin d'amour, besoin d'espoir, besoin de vérité. Recherche d'amour, recherche d'espoir, recherche de vérité. L'amour rencontré, l'espoir comblé... mais la vérité? Au fait, « Qu'est-ce que la vérité ? »


05 novembre 2023

Reculer

M'est venue une drôle d'idée ce matin en reculant l'heure à l'horloge numérique de la cuisinière : pouvoir reculer les pages du calendrier... Pouvoir magiquement revenir à cet âge de ma vie où l'univers était notre 'carré de sable' dans le terrain vague d'à-côté.

03 novembre 2023

Être humain aujourd'hui

Je me sens piégé. Comme dans ce labyrinthe de foire où, enfant, je ne trouvais plus la sortie. Emmuré dans ma COVID longue, seul dans un appartement trop grand avec vue sur le monde par écrans interposés, vue sur la planète Terre en déroute. Pourtant. Pourtant chaque matin, quand je descends les vingt-deux marches qui me permettent d'atterrir sur la terre ferme, je retrouve inlassablement le calme qui caractérise mon village d'adoption. Les ouvriers de l'immeuble d'à-côté, la plupart immigrés temporaires, qui partent courageusement s'échiner aux champs, les enfants encore endormis dans l'autobus scolaire qui passe, l'église désertée en face, quelques vieux et vieilles esseulés — qu'on appelle de nos jours « retraités » pour ne pas les effrayer — qui promènent sur la rue Principale leur petit chien en laisse, et le va-et-vient des camions, tracteurs, machineries agricoles comme dans tout village encore digne de ce nom. Je vis dans deux mondes aux antipodes : celui de mes écrans 'branchés' sur « l'actualité » mortifère; celui de mon village 'branché' sur la vie qui bat son plein éperdument. Lequel est fiction? Lequel est réalité? Je ne le sais plus trop; comme tout être humain de nos jours sans doute, je vis en même temps dans ces deux mondes qui s'entremêlent jour après jour, d'heure en heure, dans ma tête de vieux qui a de la misère à suivre...