19 novembre 2004

D'homme à hommes

    « Rien de tout cela ne serait arrivé si j'avais su contrôler mes démons et mes émotions. » (Lettre de Guy Cloutier)


    De l'affaire de notre maintenant célèbre producteur, c'est ce que je retiens. Les autres violeurs qui ont fait la une des médias cette semaine et toutes les autres avant auraient pu faire la même déclaration. Ceux qui feront encore la une, également.


Les médias font leurs choux gras des déviations sexuelles. Ils connaissent leur monde; ils savent nous titiller au bon endroit. Évoquer. Dire sans trop dire, montrer sans trop montrer, expliquer sans trop expliquer, juger sans trop juger, condamner sans trop condamner. En garder pour la prochaine édition. Et surtout, surtout, ne pas parler de la responsabilité des médias dans la sursexualisation de notre société et dans la promotion de la femme objet, notamment par l'étalage des cas de déviations à caractère sexuel, sous le couvert du droit que nous avons à l'information et au droit qu'ils ont à la liberté de presse.



Conséquences de cette 'hommerie' médiatisée... On peut s'en parler d'homme à hommes? C'est à te flanquer la honte d'être un homme. C'est à te faire douter de l'hommanité. C'est à te demander si le petit de l'homme est homminisable, c'est-à-dire self-contrôlable. C'est à te décourager devant la démission paternelle. Parce que s'il y a de plus en plus de 'mères monoparentales' c'est qu'il y a de moins en moins de pères, donc d'hommes; mais les hommes qui font les statistiques feignent de l'ignorer. Il y a aussi de moins en moins d'hommes dont la fierté manifestée est celle d'être l'homme d'une femme et le père de leurs enfants. La fidélité et la paternité ne sont pas médiatiquement rentables; mais la promotion de la bête et de la bêtise l'est. L'argent nous aurait-il rendus bêtes?


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