29 novembre 2004

Les hasards du développement durable

Le sommet de la Francophonie a ramené le continent africain dans l'actualité pendant quelques jours. Le thème de ce sommet : « La francophonie, espace de solidarité pour un développement durable ». Le premier ministre Jean Charest y était.



On ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec les deux principes soi-disant 'émergés' du Forum des générations convoqué en octobre par ce même Jean Charest : développement durable et nouvelle solidarité.



Hasard? Je ne crois pas. Les termes 'développement durable' et 'solidarité' sont politiquement rentables (même les syndicats l'ont compris). Il en émane de l'espoir. Les mots-masques parfaits.



Au Québec, on sort le 'développement durable' et la 'nouvelle solidarité' pour nous faire oublier les innombrables dérapages du 'progrès', pour masquer le développement sauvage qui depuis belle lurette ne respecte ni la nature, ni l'humain : cotes boursières et Wood Gundy obligent dans l'Église des Grands Investisseurs.



En Afrique, les expressions 'développement durable' et 'solidarité' sont fort utiles pour faire périodiquement oublier le 'sous-développement perdurable' qui caractérise ce continent, pour masquer les pillages passés faits au nom de la civilisation investissante.



Faisons un peu de sémantique 101. Un développement « durable », c'est un développement « qui dure toujours ou du moins très longtemps ». Quel 'développement' durable? Question à choix multiples : définitions pour tous les goûts, pour toutes les bourses. Tout dépend de vos aspirations.



Qui a osé dire que les mots ne veulent rien dire? Ils veulent tout dire.



Aucun commentaire: