Je ne suis jamais allé en France. J'ai pourtant l'impression de connaître la France, une certaine France, du moins. Sans doute à cause des programmes d'études fortement françaises de ma jeunesse et, aujourd'hui, à cause d'Internet. Mais je ne suis pas Français : c'est évident chaque fois que je tombe face à face avec un vrai Français. Contre toute apparence, nous ne parlons pas vraiment la même langue : avec les mêmes mots, nous ne disons pas les mêmes choses.
Prenons la 'langue' française. Pour une Française ou un Français, il y a le français, sa langue, et il y a les autres langues, étrangères. Pour nous, Québécois Canadiens français, c'est tout le contraire. Nous ne savons où donner de la tête avec notre langue. Chacune de nos phrases, chaque mot qui les composent ou presque est le résultat d'un choix, un choix de langue. Et ce choix n'est pas simple parce que nous ne sommes pas tous outillés de la même façon pour le faire; parce que, aussi, nous n'avons pas tous la même conscience de la signification et de la portée de ce choix. Un Français parle français sans se poser de question, sans avoir à choisir : tout ce qu'un Français dit est ipso facto français (c'est sans doute ce qui donne à certains Français cette assurance souvent déplaisante ;-). Un Québécois par contre parle français en remettant sans cesse en question, consciemment ou pas, les mots qu'il choisit et même ses constructions de phrases. Un Québécois qui parle anglais vit d'ailleurs la même 'ambiguïté expressive'. Cela fait partie de notre identité multiple et riche; cela fait même partie de notre liberté.
N'empêche, j'aime bien les Français quand même! Bon anniversaire, Xavier, Jean-Luc et toute la 'gang' française de France chez mediaTIC.
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