26 décembre 2004

Prévenir le blog-out

Expérience faite, je décrirais le burn-out comme étant une période plus ou moins longue pendant laquelle nous perdons graduellement confiance en nos capacités physiques et mentales jusqu'à néant après nous être adonné de façon immodérée à des activités dites professionnelles sans obtenir les résultats escomptés. On pourrait s'en prémunir s'il était possible de travailler pour le plaisir de travailler plutôt que pour obtenir à tout prix des résultats; mais c'est là une utopie. Le burn-out un jour ou l'autre à des degrés divers est donc incontournable.



Qu'en est-il du blog-out, cette perte de confiance qui guette tout blogueur en sa capacité de bloguer et qui peut l'amener à se taire, à se retirer et à se terrer? On peut y échapper beaucoup plus facilement parce que, contrairement au travail, le blogue est un choix; la plupart des blogueurs et blogueuses contagieux bloguent donc par plaisir. Le blog-out nous guette à partir du moment où au lieu de bloguer pour le plaisir, on le fait pour obtenir un résultat, par devoir en quelque sorte. Ce jour-là, la stratégie se met à l'emporter sur la spontanéité, la forme, sur le fond, l'effet, sur la cause, le mensonge ou la demi-vérité, sur la vérité toute nue. Sans résultats palpables au compteur, aux commentaires ou au 'trackback', tout ce travail ardu de maquillage sous blogue devient insupportable et déplaisant : c'est le blog-out.



Après trois cent soixante jours de billets assidus dans Franchement! et au bout de vingt-six mois d'essais et erreurs dans cinq autres blogues, j'ai décidé de faire un arrêt pour en dresser le bilan. Je consacrerai donc quelques billets des cinq jours qui restent de cette année 2004 à tenter de répondre à la question : « Bloguer, 'qu'ossa donne'? » Je pourrai ainsi évaluer si je peux continuer à le faire avec plaisir et franchement; et qui sait, prévenir peut-être un blog-out.



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