En allant faire l'épicerie de la semaine, une sorte de chasse aux spéciaux offerts dans les grandes chaînes, j'ai été frappé par l'abondance qui foisonne à ce temps-ci de l'année dans les supermarchés : magie d'étalagistes, plus on en prend, plus il semble y en avoir sur les tablettes...
Je nous regardais piger avec discernement chacun notre tour dans cette profusion de fruits, de légumes, de pâtisseries, de viandes, de sucreries et d'autres denrées en tous genres, finir par remplir à ras bord nos paniers, puis montrer tout ça en sortant à la caissière impressionnée -- j'en suis certain malgré son air blasé feignant l'indifférence --, faire en même temps l'envie des autres attendant en file impatients d'étaler à leur tour leur assortiment de bonnes choses pour avant Noël, payer avec des 'vingts' tout neufs ou d'un petit coup machinal et discret de carte de débit après s'être fait demander « Le montant exact? »...
Je nous regardais ensuite aller avec notre panier à roulettes plein de super-maxi-sacs débordants, passer près d'une grande boîte presque vide sans trop en voir l'écriture fait main « Denrées non périssables seulement - pour les... », sortir sans avoir à pousser la porte vitrée comme s'il y avait là quelque portier invisible sidéré devant notre future tablée, marcher fièrement dans le stationnement avec toutes ces provisions suscitant au passage la curiosité peut-être même la convoitise, finir de remplir le coffre déjà bien garni des spéciaux pris ailleurs, le fermer avec satisfaction, reprendre la route seul derrière le volant pour aller faire les fêtes avec tout ça...
Dans la noirceur du retour, en cherchant à synthoniser une musique à mon goût parmi les vingt, trente ou quarante postes de la bande FM qu'on peut capter à la frontière, je me disais : le bonheur en 2004 doit être dans l'abondance.
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