Grâce à mon abonnement RSS chez Gutenberg, j'ai retrouvé mon premier vrai livre de jeunesse dans lequel il n'y avait que des mots : Les lettres de mon moulin, d'Alphonse Daudet.
Ça m'a fait drôle de voir défiler tous ces mots à l'écran du premier au dernier, sans pouvoir passer la main sur la couverture glacée, sans pouvoir respirer l'odeur du papier jauni, sans pouvoir entendre le froissement des pages tournées à la hâte, sans pouvoir tenir le livre dans mes mains comme s'il avait été écrit pour moi tout seul.
Mais dès les premières lignes, la magie a vite pris le dessus. Et me revoilà en Provence. « Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu'au bas de la côte. À l'horizon, les Alpilles découpent leurs
crêtes fines... Pas de bruit... A peine, de loin en loin, un son de
fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot de mules sur la route... » J'y retrouve le moulin tel qu'il était alors, avec les mêmes lapins « assis en rond sur la plate-forme, en train de se chauffer les pattes à un rayon de lune », et le même hibou « sinistre, à tête de penseur, dans la chambre du haut, immobile et droit sur l'arbre de couche, au milieu des plâtras, des tuiles tombées (secouant) péniblement ses ailes grises de poussière... »
En explorant les rayons de Gutenberg, j'ai aussi retrouvé avec plaisir Le petit chose, un ami d'enfance. Et vous savez quoi? Il n'a pas vieilli, lui.
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