À la suite de la publication de mon billet sur Les Bougon, j'ai reçu un courriel du producteur de l'émission. Je le reproduis ci-après, avec son autorisation. C'est un point de vue qui m'a fait réfléchir... Et pour marquer cette réflexion, j'ai ajouté un point d'interrogation au titre.
Il y a deux choses dans la vie auxquelles on n'échappe pas. La première est la critique. C'est une bonne et belle chose. Elle sous-entend que dès qu'on met le nez dehors, on prend le risque de s'exposer au vent mauvais.
En cette matière, il y a deux types de promeneurs: ceux qui sortent à visage découvert, et ceux qui préfèrent le faire sous de grands manteaux. À mon avis, il n'y a pas de réel courage à porter un habit de soldat si ce n'est que pour aller au front. Les auteurs des Bougon ont au moins le courage de se montrer le nez dehors, et de prendre le risque d'être très mal compris.
François Avard et Jean-François Mercier n'ont pas du tout pour objectif de faire ce que vous dites. Votre jugement est intempestif et fondé sur des prémisses fausses. Il est possible que le moyen pour faire passer leurs idées ne soit pas le bon, mais lorsque vous questionnez leurs intentions même, vous leur faites subir un procès qu'ils ne méritent pas avec des moyens pas meilleurs que les leurs.
Ceci dit, je peux comprendre que cela puisse faire le plus grand bien, parfois, de crier son indignation C'est si rare; on ne le fait pas assez. Et vos préoccupations sont sûrement louables.
L'épisode d'hier soir ne visait pas du tout à ridiculiser les personnes malades mais plutôt à mettre l'accent sur notre indifférence. Je ne répondrai pas pour Fabienne, que vous semblez avoir en haute estime, malgré vos menaces de désaffection. Soyez rassuré, elle aborde elle aussi cette question, cette année, dans Virginie. Probablement sur un ton moins ironique et plus direct, plus apte à faire comprendre par un large public la même idée que dans LES BOUGONS.
Même un peu choquantes, même déroutantes par rapport au message contenu dans la série, vos critiques sont importantes et très utiles et nous vous en remercions.
En terminant, la seconde chose à laquelle personne n'échappe, c'est le doute. Penser en faire l'économie n'est pas une solution. L'artiste, au contraire de certains critiques, n'a pas les moyens de le faire.
C'est donc une lutte à armes inégales... mais c'est aussi ça la vie.
Sincèrement
Michel Trudeau
Producteur LES BOUGONS
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