La prise d'otages à des fins politiques n'est pas nouvelle et suscite chaque fois des sentiments unanimes de réprobation. Quel que soit l'objectif poursuivi par les auteurs de cet acte inhumain, jamais personne n'ose prendre parti en leur faveur. L'événement est traité manu militari et se termine dans un bain de sang neuf fois sur dix. Il est impensable que des minorités revendicatrices fassent fléchir le pouvoir politico-militaire par des prises d'otages innocents, des enfants par surcroît.
Il m'est arrivé plus d'une fois d'avoir le sentiment d'avoir été très injustement traité par 'le système', de m'être senti exploité, méprisé par ceux-là même qui sont supposés servir les citoyens de par leur fonction publique. Je vous fais grâce des détails anecdotiques. Là où je veux en venir, c'est qu'il peut arriver des moments où on se sent totalement impuissant à défendre une cause qu'on croit juste : parce qu'on a fait le tour de tous les interlocuteurs possibles, qu'on est à bout d'arguments face à des lois et règlements à sens unique et qu'on se sent de moins appuyé par des pairs qui ne peuvent quand même pas tout risquer pour une cause perdue...
Dans des moments comme ceux-là, acculé au pied du mur, on en vient à penser aux armes de l'impuissance : dans sa tête, on devient vandale, fauteur de trouble, incendiaire, faiseur de barrages routiers, preneur d'otages... en croyant pouvoir ainsi attirer les médias et réveiller quelque part un interlocuteur, un médiateur, un juge, un humain au pouvoir. On ne passe pas à l'acte car on sait bien qu'aucun interlocuteur ne se pointera après des gestes aussi répréhensibles. On ne passe pas à l'acte car on sait bien que c'est 'le système' qui entrera de facto en mode répression légale, répondant aux armes par les armes, aux armes de l'impuissance par les armes du pouvoir.
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