- Les poètes ne font pas souvent la manchette. Un article de Pascale Guéricolas, « La société des poètes disparus » sonne l'alarme : les poètes sont en voie de disparition au Québec.
Gaston Miron est mort et Jacques Brault s'est retiré à la campagne. La poésie québécoise contemporaine manquerait-elle de figures d'autorité?
Dans un monde d'avoir et de faire, il y a bien peu de place et de temps pour être. Être n'importe quoi : médecin, ébéniste, professeur ou père. Au masculin comme au féminin. Dans ce monde, on fait. On fait des chirurgies, on fait des meubles, on fait la classe, on fait un enfant ou deux. Dans ce monde on fait aussi de la poésie : Internet en regorge; il y en a même dans Franchement!...
Faire un meuble est autre chose qu'être ébéniste. Faire de la poésie est autre chose qu'être poète. J'écris ceci et ne suis pas écrivain.
Il y a encore des médecins, des ébénistes, des professeurs. Il y a même encore des pères. Quelques-uns. On dit fièrement d'eux : c'est mon prof, c'est le meilleur ébéniste que je connaisse, c'est un excellent médecin. C'est MON père!
Mais poète!... Claude Trudeau ou Tremblay ou Turcotte, poète? Ah! Ah! Ah!
Ma chère Pascale Guéricolas, désolé, mais au Québec en 2004 les poètes n'ont plus leur place. Comme les enfants qui ne savent rien faire. Comme les vieux qui ne savent plus quoi faire. Pourquoi ferait-on une place aux poètes, ces enfants attardés qui ne veulent rien faire d'autre qu'être et dire l'être dans de petites phrases pleines de sens cachés?
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