Nous sommes tous bornés. À cause des fenêtres. Par la fenêtre juste devant moi je vois nos graminées qui achèvent de blêmir, quelques arbres effeuillés, un coin du ciel trop gris, bien triste. Il me faudrait sortir pour voir tout le champ et la forêt entière. Enfin, une partie du moins. Celle qui passerait à travers les fenêtres que j'ai sur le nez. Pour tout voir, il me faudrait marcher. Marcher par en arrière. Reculer, reculer, reculer pour voir plus large jusqu'à ce que je ne puisse que les regarder sans les voir. Pourquoi donc reculer alors, pourquoi vouloir tout regarder si c'est pour ne rien voir? Non. Je préfère continuer à observer par la fenêtre juste devant moi. Chaque plante qui se laisse bercer par le vent. Chaque branche qui tente de retenir (ou de relâcher?) quelques feuilles qui s'accrochent encore à la vie. Si nous sommes si bornés, c'est peut-être qu'il n'y a pas d'autre façon de voir.
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