30 avril 2004

Les gros joueurs

Je voudrais souligner ici l'apport incalculable des gros joueurs suivants durant toute la saison de hockey au Centre Bell : Tim Horton, Siemens, Desjardins, Ford, Samsung, Bell, Lafleur, ING Direct, McDonald, Air Canada, PJC Jean Coutu, CBC Sports, Canon, Réno Dépôt, Casino de Montréal, les Producteurs de lait -- lait's go!, franchement!... --, ScotiaBank, PlayStation 2, Molson Export, Postes Canada, Speedpass, SAQ et Bonjour Québec.


Toujours présents sur la glace et tout autour, ces gros joueurs ont contribué à mettre de la couleur sur la patinoire, à faire diversion lors des erreurs, des punitions, des mises en échec inutiles et des mauvais lancers de nos Glorieux dits Canadiens et Habitants -- en fait, la plupart des joueurs ne sont ni l'un ni l'autre... --, et à leur assurer un salaire décent malgré leur manque de cohésion, leur jeu trop souvent languissant, leur esprit d'équipe déficient, leur rapide élimination des séries et leur incapacité chronique de communiquer avec le public qui, pourtant, leur pardonne tout.


29 avril 2004

Que se passe-t-il avec...

J'ai été secoué par le documentaire « Que se passe-t-il avec nos garçons? » de la journaliste Hélène Pichette et la réalisatrice Louise Lemelin (Virage, 2002).



On y entre avec une question; on en sort avec mille. Aux mères : que se passe-t-il avec vos 'chums'? Aux parents : que se passe-t-il avec votre implication dans l'école? Aux jeunes : que se passe-t-il avec votre esprit critique? Aux professeurs : que se passe-t-il avec votre pédagogie? Aux directions d'école : que se passe-t-il avec votre leadership? Aux élus : que se passe-t-il avec vos priorités?



Déprimant. Si ce film documentaire est représentatif de la réalité des écoles d'aujourd'hui, c'est déprimant. Rassurez-moi tout de go, quelqu'un, Denys, Clément, Mario...!



Un exemple tout simple. En voyant les images tournées dans une classe où se donnait un cours de français, je me serais cru il y a trente ans, au moment où j'y étais! Hé! Réveillez-vous, le monde de l'éducation! Les jeunes sont à l'ère des ordinateurs, du téléphone portable, des réseaux sans-fil, du iPod, d'Internet... Tout comme en 1974 je ne concevais pas une classe de français sans dictionnaires, grammaires et oeuvres littéraires, je ne conçois pas qu'en 2004 il puisse se donner quelque part un cours de français sans portable et sans accès à Internet! (À lui seul, One Look, c'est 970 dictionnaires dans une classe!)



La réaction des garçons (et des filles, même si elle est moins manifeste) est parfaitement normale : ils vivent dans le troisième millénaire, eux! Et ils veulent tout simplement qu'on en tienne compte!




Par exemple...

La recherche de la fiche technique du film Que se passe-t-il avec nos garçons? m'a fait découvrir la section Parole citoyenne sur le site de l'ONF et les autres films des productions Virage. Il y a là une richesse que je ne manquerai pas de revisiter.


Dans une classe d'aujourd'hui, c'est le genre de découverte qu'on devrait pouvoir faire tous les jours afin d'en explorer le contenu, de l'appliquer, de l'adapter, de le critiquer, de l'enrichir... Mais pour cela, il faut ce qu'il faut!



28 avril 2004

Courrier

Je réponds aujourd'hui à la question qu'un lecteur poli et indulgent n'a pas osé me demander après avoir lu quelques titres de Franchement! :


Y a-t-il quelque chose que vous regrettez de ne pas avoir réussi à apprendre dans votre vie et qui vous serait bien utile en 2004?

Franchement?...

À danser.


27 avril 2004

Braver l'utopie

On ne pourra parler de véritable démocratie dans ce pays que le jour où l'Éducation sera la priorité des priorité. Voilà un bel exemple d'utopie.


Éducation : mise en oeuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d'un être humain. (Le petit Robert)

Utopie : vue politique qui ne tient pas compte de la réalité. (Le petit Robert)

Les priorités de nos gouvernements seront toujours axées sur le court terme, c'est-à-dire la santé, la sécurité ou l'économie. Et l'éducation... en autant qu'elle ait des effets à court terme sur la santé, la sécurité ou l'économie du pays, c'est-à-dire sur les prochaines élections.


Heureusement, il y a encore des gens qui croient en l'être humain et en l'idéal démocratique! Bref, des gens capables de braver l'utopie.



26 avril 2004

La colonisation revue et corrigée

Chaque fois qu'une compagnie multinationale ferme les portes d'une succursale canadienne ou québécoise, pour aller s'installer dans un pays encore moins développé, nous devrions crier : Hourra! nous voilà un peu moins colonisés.



Parce qu'en ce troisième millénaire, ce ne sont plus les pays riches qui exploitent les ressources naturelles et humaines des sous-pays, mais bien leurs compagnies. Et le mot 'colonisation' a été remplacé par le mot 'développement'.


Mais nous sommes restés colons et fiers de l'être.



25 avril 2004

Pourquoi les pauvres deviennent de plus en plus pauvres et à qui profitent nos richesses naturelles collectives

Enjeux nous a donné un répit cette semaine côté sexe pour aborder un sujet qui cette fois n'est pas à fleur de peau : les paradis fiscaux.


Ce qu'on soupçonnait de loin s'avère vrai de près, images et témoignages à l'appui. Avec la complicité des lois internationales, des professionnels de l'économie mondiale et des institutions financières qui n'en finissent plus d'ouvrir des succursales pour recevoir l'argent de l'exploitation du monde, nos multimillionnaires peuvent faire un pied de nez à la fiscalité canadienne et vivre à vitesse grand luxe dans les eaux bleu jade de quelques îles des Antilles. En toute 'légalité'. En toute immoralité aussi, mais peu leur en chaut : la morale, c'est pour les petites gens ignares qui ne peuvent se payer de bons avocats.


« La Barbade offre, comme tous les paradis fiscaux, un taux d'imposition nul ou insignifiant, le secret bancaire, la confidentialité et l'absence d'investissement dans l'économie locale. À qui profitent les paradis? Aux gens d'affaires canadiens qui se sauvent de l'impôt tout à fait légalement et qui jouent avec les règles fiscales de manière à ramener le plus de profits dans leur poche. Le cas le plus célèbre est celui du premier ministre Paul Martin et de CSL International. Depuis qu'il a enregistré ses compagnies à la Barbade en 1995, ce paradis est devenu la première destination fiscale des gens d'affaires canadiens qui placent leurs milliards à l'abri de l'impôt. »

Un scandale innommable enfin documenté dans un reportage à revoir ou à lire sur le site de Radio-Canada : Les évasions barbares.


Et vous savez quoi? Si scandaleuse soit-elle, cette situation persistera. Devinez pourquoi?


24 avril 2004

En attendant de pouvoir lire le livre...

J'aime bien le titre du dernier livre d'Albert Jacquard : Tentatives de lucidité.


« Pour lui, la lucididé c'est essayer de s'approcher de la réalité qui nous entoure : "La Terre a des ressources limitées et la vraie lucidité, la plus difficile, ce n'est pas sur ce qu'est la planète et le cosmos, mais sur ce que je suis moi et ce que sont les autres." »

Il a aussi écrit cet autre titre inspiré : Éloge de la différence.


(via Le Mag Radio)


Signes


















    Amour, amitié   +-  ou  -+
    Intelligence   !
    Démocratie   #
    Guerre   ÷
    Injustice  %
    Jeunesse   ?
    Justice   =
    Mort   .  ou  ...
    Pollution   $
    Relation   @
    Révolte  !#÷%$,.x
    Sécurité   [-]
    Silence  ( )
    Succès   *
    Temps   ,
    Vie  x



23 avril 2004

Journée mondiale du blogue?

Un blogue est un livre sans fin dont l'auteur écrit sans cesse la première page pour des lecteurs continuellement en attente de la dernière. Définition que Nick Piombino traduit ainsi :



My very rough translation: "A blog is a unending book in which the author keeps writing the first page for readers constantly waiting for the last." Nick Piombino, in Fait accompli


Aujourd'hui, 23 avril : journée mondiale du livre et du droit d'auteur. Si un blogue est un livre, c'est donc la journée mondiale du blogue...



22 avril 2004

Élus, cubes, rations

Parle, ment, taire, comment, dites, gag, lit...
Anneau, marre, train, pôle et tique...

Morale : bol.



21 avril 2004

Les cerfs sont de retour.

Les cerfs de Virginie sont revenus brouter entre les vieux pommiers. À bonne distance, ils se laissent observer et semblent prendre plaisir à nous narguer : approchez donc pour voir!


Au fur en à mesure qu'on tente de le faire, ils montrent des signes de nervosité, mouvements brusques, pas hésitants. Puis, comme s'ils répondaient à un signal subsonore, ils se mettent à détaler à toute vitesse élégamment, tellement élégamment. On ne voit bientôt plus, à travers les branches dénudées, que des queues blanches sautillantes. Puis, plus rien.


C'est encore dans les bois qu'on est le plus en sécurité! Ils reviendront pourtant demain... car pour apprécier la sécurité, il faut courir des risques.


20 avril 2004

Lecture du jour

« Les inégalités coïncident avec la mondialisation »


« Le peu d'engagement promis au sommet de Monterrey, en 2002, n'a même pas été tenu. La situation est proprement catastrophique : en 2003, l'aide publique au développement n'a augmenté que de 6 milliards de dollars pour passer à 58 milliards. Or, la moitié de cette augmentation est affectée à l'allégement de la dette des pays pauvres et à couvrir les frais administratifs des organismes donateurs... Je suis démoralisé, il faut que ça bouge! (...) Si le fossé Nord-Sud se creuse encore, on risque d'entrer dans une relation de violence : soit via un maintien de l'ordre par les armées des pays riches ou moyennement développés, soit par le développement d'un néoterrorisme contre des murs érigés entre les continents. Dorénavant, la lutte contre la pauvreté dans le monde est aussi une question de sécurité nationale. »

Dans Libération.fr, une entrevue menée par Christian Losson avec François Bourguignon, économiste en chef de la Banque mondiale, qui défend une action pragmatique soucieuse de justice sociale.



Le bon moment

Pour voir et pour sentir

Le Temps, la Nature, la Terre et l'Espace


Pour entendre, goûter, toucher

L'Air, la Musique et les Parfums de la Vie


Le bon moment, c'est à l'aube

Juste avant le premier rayon du Soleil


Parce que c'est là qu'est l'Espoir

Que tout peut encore arriver


19 avril 2004

Lettre au Conseil du Statut de l'homme du Québec

Monsieur (ou Madame) le Président du Conseil,



Ça fait des mois que ça dure et il faut que ça cesse. Je parle de ces publicités télévisées qui font passer les hommes de ma génération, de celle qui précède et de celle qui suit, pour des crétins épais qui, après leurs prouesses mâles viagraires, prennent leur douche devant tout le monde en beuglant My Way ou sautillent dans leurs parterres clôturés comme des totons émoustillés.



Je vous demande officiellement et formellement, Monsieur (ou Madame) le Président du Conseil du Statut de l'homme du Québec, au nom de la dignité humaine et de la fierté québécoise qui nous restent, de faire cesser dans les meilleurs délais la télédiffusion des messages publicitaires télé -- importés de je ne sais où -- faisant la promotion du Viagra de la pharmaceutique Pfizer, messages qui, sous des airs de mascarade, ne sont en fait rien d'autre qu'un affront pour tous les hommes et une humiliation pour toutes les femmes du Québec dignes de ce nom.



Ma démarche auprès de votre organisme est appuyée par les groupements suivants dont je suis membre virtuel : l'Institut de recherche sur la virilité naturelle du Québec, le Mouvement pour la survivance de la séduction dans le couple, l'Association des conjointes et des conjoints des hommes du Québec, la Fédération des associations de futurs retraités et retraitées du Québec, le Regroupement des publicitaires conscients du Québec, la Ligue des couples fidèles du Québec, la Fondation pour une éducation saine des garçons et des filles du Québec, la Corporation des télédiffuseurs responsables du Québec et le Parti Québec pour la vie.



J'ose espérer, Monsieur (ou Madame) le Président, que mon appel sera entendu et que vous ferez les interventions qu'il faut auprès des gens concernés pour que l'homme et la femme du Québec soient respectés dans ce qu'ils ont de plus précieux pour l'avenir de la vie québécoise, leur fécondité et leur fierté.



Jean Trudeau

Saint-Armand



P.-S. -- En rappel : Viagrrra


18 avril 2004

L'espoir ne peut être assassiné.

Après le Scheik Ahmed Yassine, c'est maintenant Abdelaziz al-Rantissi qu'Israël assassine au nom du droit à se défendre. Retour à la barbarie.


Un nouveau droit international est ainsi en train de naître, le droit de se défendre selon Bush-Sharon, le droit des États d'assassiner à la roquette tout terroriste potentiel.


Qui ne dit mot consent. Les autres Chefs d'État se taisent, non sans jauger la réaction silencieuse du monde. Tous les Chefs d'État, c'est connu, ont des ennemis dont ils voudraient bien se défaire. Il suffira dorénavant de les étiquetter comme terroristes pour les faire assassiner par l'armée au nom du nouveau droit à se défendre. Et continuer ainsi longtemps à faire régner la sécurité, capital à l'appui, démocratiquement.


Mais, avis à tous les Bush et Sharon de ce monde : l'espoir ne pourra jamais être assassiné.



« Les Palestiniens affirment leur droit au retour malgré la volte-face de Bush.
(...) Un autre membre de la mosquée, un père de sept enfants de 53 ans qui dit s'appeler Abou Mohammed, déclare : "Notre principal travail est d'éduquer nos enfants pour qu'ils retournent en Palestine, même si cela doit prendre un million d'années. Alors, Bush peut dire ce qu'il veut. Mon plus grand espoir est que mes deux fils meurent en martyrs pour la Palestine." »


Extrait d'un article de Scott Wilson, du Washington Post, reproduit en français sur le site Solidarité Palestine.

17 avril 2004

Le prototype B

J'ai eu cette semaine le privilège d'expérimenter, debout, le Prototype B d'un wagon du métro de Montréal. Tout à fait par hasard, sur la ligne bleue. Il s'agit d'un wagon conçu selon un nouvel aménagement testé maintenant en vue d'améliorer le transport en commun de l'avenir.


Le Prototype B se présente comme un grand corridor avec, entre les portes, des bancs avec sièges individuels rouges adossés aux murs et, au centre, une série de gros poteaux en acier galvanisé destinés à garantir au plus grand nombre de gens debout de pouvoir se bien tenir; enfin, face à chaque série de portes coulissantes, un faisceau de quatre imposants poteaux verticaux issus d'un seul à la base permet à quatre fois plus de mains debout de s'accrocher solidement au moment d'une accélération ou d'une décélération subite.


En se fondant sur le Prototype B, on peut se livrer à des supputations quant aux caractéristiques anticipées des voyageurs utilisateurs du métro de Montréal dans l'avenir : (1) ils seront en plus grand nombre malgré le nombre inférieur de trains; (2) ils seront en meilleure santé, capables de voyager debout ou, avec un peu de chance, assis mais latéralement, et aussi, plus physiques et plus lourdauds; (3) ils voyageront silencieusement en solo pour la plupart, à moins d'être côte à côte s'ils veulent s'entendre parler; (4) ils devront composer avec une plus grande vitesse d'accélération au décollage et de décélération à l'arrivée; (5) ils ne pourront plus éviter les panneaux ou les messages des publicitaires placardant les murs des wagons et des stations.


16 avril 2004

Google pour le vrai

Existe-t-il un logiciel de recherche permettant de trouver seulement ce qui est vrai?

15 avril 2004

Nos châteaux?

Le titre du documentaire de Simon Poulin, Nos églises, nos châteaux, m'a d'abord déconcerté sans que je ne sache trop pourquoi. Peut-être à cause de cette association que je n'ai jamais eu l'idée de faire entre églises et châteaux.


Toujours est-il que j'ai visionné le documentaire Nos églises, nos châteaux. J'en suis sorti complètement désorienté. Oui, c'est bien ça : désorienté.


Pour être capable d'y réagir intelligiblement, je vais laisser décanter tout ça quelque temps et y revenir en post-scriptum.


14 avril 2004

Charité à la carte

Je me suis demandé comment les mendiants feront pour mendier le jour où toutes les transactions financières se feront par cartes de débit ou de crédit. Et pourquoi personne n'avait encore inventé une carte de charité.


Enchâssement aujourd'hui du mot 'charité'.


13 avril 2004

Jogging d'Urbain

Tous ces gens qui marchent dans la ville à la recherche de leur village...


En rappel : Génie d'Urbain et Parole d'Urbain.


12 avril 2004

Cochonneries

Lui -- Le porc, j'adore!


Elle -- Maudit cochon!


Moi -- Le slogan du porc, j'abhorre!



11 avril 2004

Mystère

Pâques

La Résurrection

La Vie


Mais que de mort dans la Vie



10 avril 2004

Entre la mort et la vie

L'essentiel tient à trois réalités : la naissance, la vie et la mort. Noël et la Semaine sainte sont les deux temps de l'année où je m'arrête pour y penser un peu plus. Cela coïncide avec le début de l'hiver et le début du printemps, et ce n'est pas le fruit du hasard.


Chaque jour, nous sommes quelque part entre la vie et la mort. Plus près de l'une? Plus près de l'autre? Bien malin qui saurait le dire; mais la tradition veut que la mort soit loin, bien loin de la vie...
Une fois par année, le Samedi-saint, la logique vie-mort est inversée. La mort du Christ célébrée hier, Vendredi-Saint, sa résurrection à la vie célébrée demain, Pâques. Aujourd'hui, contre toute logique, nous voilà donc entre la mort et la vie.


Dans ce monde déboussolé où la vie n'a d'autre valeur que comptable et où on ne respecte les morts et les vivants qu'en fonction de leur avoir ou de leur rentabilité, être placé ainsi en ce jour fut-ce symboliquement, entre la mort et la vie, plus proche de la mort que de la vie pour ainsi dire, a de quoi vous déstabiliser.


Les millions d'années écoulées depuis l'apparition de la vie sur Terre l'on amplement démontré : la vie persiste inéluctablement malgré la mort. N'est-ce pas 'rassurant'? Pourquoi n'en serait-il pas ainsi de notre propre mort?


J'ai bien hâte à Pâques parce que, mort aujourd'hui, je sais que je revivrai demain. Comment? Je fais confiance à la Vie.


09 avril 2004

La vraie passion

« Aimer, ce n’est pas seulement un sentiment; c’est un acte de volonté qui consiste à préférer de manière constante le bien de l’autre à son propre bien : "Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime" (Jn 15,13). »


Message de Jean-Paul II aux jeunes du monde à l'occasion de la XIXe journée mondiale de la jeunesse 2004


08 avril 2004

Le hasard fait quand même bien les choses...

Je viens de recevoir par la poste, à mon nom et à mon adresse, une offre qui tombe pile, signée Éric Bouvette, directeur de la succursale de la CitiFinancière de Saint-Jean :


PROGRAMME DE TRAITEMENT RAPIDE - J'ai le plaisir de vous annoncer qu'un prêt de jusqu'à 4 500 $ de CitiFinancière est préapprouvé* en votre nom; vous pourriez vous servir de cette somme d'argent sur-le-champ. Dans la plupart des cas, vous pouvez obtenir une réponse en cinq minutes et si votre demande est approuvée, votre chèque sera émis la journée même. Cette offre est toutefois d'une durée limitée. Cela dit, si vous communiquez avec nous dès aujourd'hui, vous pourriez même être admissible à un prêt plus élevé. Veuillez communiquer avec nous immédiatement au (450) 348-9622 afin d'accuser réception du présent relevé et de discuter des possibilités qui s'offrent à vous. (...) Faisons donc équipe pour vous obtenir l'argent dont vous avez besoin immédiatement. Il suffit d'un simple coup de fil pour obtenir jusqu'à 4 500 $.

Et, au verso, en complément de l'astérisque :


*MODALITÉS DE L'OFFRE - Cette offre est valide uniquement si vous répondez à chacun des critères suivants : vous n'avez pas ouvert de nouveau compte avec nous au cours des 75 derniers jours; vous n'avez jamais été en cause dans une faillite ou des poursuites pour insolvabilité, y compris une proposition de consommateur, un programme de paiement méthodique des dettes, une saisie ou un pouvoir de vendre; vous répondez à nos exigences de crédit; vous avez atteint l'âge de majorité dans la province où vous résidez actuellement; vous présentez cette offre avant la date d'échéance indiquée; et vous avez un revenu annuel minimal vérifiable de 20 000 $.

Un prêt préapprouvé par le directeur même de la succursale d'une banque que je ne connais pas -- mais qui me connait bien, c'est évident! --, et cela, au moment même où j'en ai besoin! Je n'en reviens tout simplement pas : un prêt préapprouvé de la CitiFinancière Canada Inc., filiale de Citigroup Inc., l'institution bancaire américaine qui domine toutes les autres avec des profits annuels de 17,85 milliards de dollars... (selon Forbes.com)


Je me sens vraiment privilégié!


07 avril 2004

Le ministère de l'Électricité du Québec

Je ne comprends pas.


Je ne comprends pas qu'une entreprise publique québécoise ait plus de pouvoir que le ministère de la Justice et, à certains égards, autant que le gouvernement lui-même. Je parle d'Hydro-Québec. C'est une entreprise (plus ou moins un deux milliard de dollars en profits annuels), une entreprise publique québécoise (puisqu'elle appartient au Gouvernement du Québec, à ce que je sache).


Toute entreprise du Québec doit respecter les lois en vigueur et passer par le système judiciaire si elle juge que ses droits sont brimés. Sauf Hydro-Québec. Hydro-Québec a le droit de faire ses propres lois et de les faire appliquer elle-même par ses propres employés. L'histoire de son développement en témoigne; le traitement de sa clientèle, également.


Hydro-Québec est dotée des mêmes pouvoirs de recouvrement que le ministère du Revenu du Québec; elle transige d'ailleurs avec la même clientèle. Avec le ministère du Revenu du Québec, Hydro-Québec est le seul ministère -- on ne jouera pas sur les mots, Hydro-Québec a dans les faits les pouvoirs d'un ministère et plus encore, n'ayant pas de comptes à rendre à l'Assemblée nationale -- le seul ministère donc qui exige le numéro d'assurance sociale de ses clients (tous les Québécois), le seul ministère qui détermine lui-même par législation interne les modalités de paiement de ses clients (tous les Québécois), le seul ministère dont les employés chargés de l'application de ses propres lois et règlements ont le plein pouvoir d'appliquer les sentences prévues dans ces mêmes lois internes, c'est-à-dire couper le courant sans égard aux préjudices ainsi causés à l'autre partie et sans responsabilité face à ce qui pourrait découler de ces préjudices.


Hydro-Québec, en tant que ministère de l'électricité du Québec a les pleins pouvoirs; Hydro-Québec, en tant qu'entreprise a beau jeu de prendre n'importe quel moyen pour gonfler ses profits. Et là se situe l'inadmissible : qu'une entreprise ait les pleins pouvoirs pour faire des profits.


Cela ne touche pas grand monde et fait l'affaire de tous les autres. C'est pourquoi Hydro-Québec continuera à exercer ses pleins pouvoirs pour offrir un service essentiel à la population et à l'exportation en faisant le plus de profits possibles qui seront retournés au gouvernement, heureux de récolter ainsi des centaines de millions de dollars sans avoir à en justifier la réelle provenance auprès des autres contribuables, heureux eux-mêmes d'avoir ainsi échappé à des augmentations d'impôts qui ralentissent le train de vie.


Cela ne touche pas grand monde. Seulement le petit monde dont le dur gagné ou consenti par la 'sécurité du revenu' ne suffit pas à gonfler les profits des profiteurs qui en profitent. Seulement le petit monde qui a besoin de l'électricité pour s'accorder le minimum vital : laver ses vêtements du Village des valeurs sans Tide liquide concentré, conserver dans le frigo le plus longtemps possible les spéciaux de la semaine de Super C, cuisiner avec de la margarine hydrogénée Sans nom, rêver à Visa et MasterCard en regardant les messages publicitaires de TVA et de TQS...

06 avril 2004

Avec des si...

Si chaque multimilliardaire parrainait un pays en voie de développement...

05 avril 2004

Au passage

« NE REGARDEZ PAS PASSER LE TEMPS! »
Université de Saint-Armand


J'ai enfin compris ce qui cloche avec le graphiti corporatif placardé sur un mur de la station Université-de-Montréal.


04 avril 2004

La Grande bibliothèque du village

Questions. Internet. Réponses.


QUESTIONS. Il faut bien que quelqu'un paie quelque part pour cette invasion/occupation de l'Irak : serions-nous mis à contribution par le biais du prix de l'essence? Y a-t-il un lien entre l'augmentation du prix de l'essence et cette 'guerre'? Est-ce que ça en vaut le prix? Le pétrole de l'Irak -- on n'en parle plus dans l'actualité --, qui en bénéficie aujourd'hui?


INTERNET. Via Google : « Irak prix ». Je découvre à partir de ces deux mots et en quelques secondes le site du GRIP, Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité, où je trouve des analyses récentes et bien documentées sur les guerres.


RÉPONSES. Un an de guerre en Irak : Une guerre préventive inutile et contre-productive. C'est signé Caroline Pailhe, qui réfère à un rapport plus détaillé sur la question : Bilan d'un an de guerre en Irak - Analyse des coûts et des éléments déclenchants (PDF), que j'ajoute dans ma bibliothèque électronique.


Incroyable Internet, la Grande bibliothèque du village! Mais, j'ai maintenant de sérieuses lectures à faire...



03 avril 2004

D'homme à homme

Il y a un âge pour être fils.

Mais comment, sans père?



Il y a un âge pour être père.

Mais comment, sans fils?



Il y a un âge pour être grand-père.

Mais comment, sans fils père?



Être grand-père n'est pas un choix.

Et on n'a pas le choix d'être un fils.



Mais on peut choisir d'être père.



Et je ne connais pas meilleure façon,

de transmettre la liberté.



02 avril 2004

Libre-échange, occupation et terrorisme

À la recherche d'explications crédibles dans Google Actualités pouvant m'amener à comprendre la terrifiante escalade du terrorisme et de la barbarie au Moyen-Orient, je tombe sur un article de la journaliste Naomi KLEIN dans Alternatives : « Main-d'œuvre bon marché : une arme contre le terrorisme? ».


Le libre-échange qu'on nous a vendu comme outil de développement économique serait-il en train de montrer son vrai visage, celui d'être un outil d'occupation économique? À ce compte-là et au rythme où notre économie accroît sa dépendance aux États-Unis sous le couvert du libre-échange, même le Québec n'est pas à l'abri du terrorisme...


« Comme en Palestine, l'Irak est aux prises avec un taux de chômage dramatique, auquel contribue l'occupation. Ce n'est pas étonnant : une des premières décisions de l'envoyé américain Paul Bremer a été de mettre à pied 400 000 soldats et plusieurs autres fonctionnaires de l'État. Il a aussi permis l'ouverture des frontières irakiennes à des produits exportés, vendus à faibles prix, une décision qui a contribué à la perte de centaines de petites compagnies locales.

La plupart des travailleurs qui ont perdu leur emploi et cherché à en retrouver un pour reconstruire leur pays n'ont pas eu de chance : la reconstruction de l'Irak correspond à un vaste programme de créations d'emplois, mais pour les Américains d'abord. Par exemple, la compagnie Halliburton importe des travailleurs américains, non seulement comme ingénieurs, mais aussi comme cuisiniers, chauffeurs de camions et coiffeurs. Ensuite, les autres emplois sont attribués aux immigrants asiatiques, et les Irakiens ramassent le reste. »


01 avril 2004

Dans le métro

Graphiti corporatif placardé sur un mur de la station Université-de-Montréal :


« NE REGARDEZ PAS PASSER LE TRAIN! »
Université de Montréal


Assis dans le train, on ne comprend pas trop le message.