31 janvier 2004

L'heureux Jacques

« Toutes les religions rendent 'con'. » *


Certaines plus que d'autres... Quelle est donc ta religion, mon cher Passe-Montagne, pour affirmer une 'connerie' pareille?


* Le comédien Jacques L'Heureux, dans une entrevue à l'Infoman, édition du 30 janvier 2004. (Infoman est une télémission bête mais nécessaire de la chaîne des Bougon sur la bêtise humaine.)

30 janvier 2004

Dans le métro

Est-ce moi qui suis de plus en plus sourd?

Ou sont-ce les gens qui parlent de moins en moins?


« Salut! »

« Faut que j'y aille... »


29 janvier 2004

Hydrorqual

Le rorqual bleu est un formidable mammifère. L'excellent site Baleines en direct du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins nous le fait découvrir près des côtes du Saint-Laurent en insistant sur la fragilité de l'espèce.


 


Rorqual bleu

Photo : Baleines en direct


 


Notre société d'État Hydro-Québec est une formidable compagnie d'hydro-électricité dont nous étions collectivement fiers. Jusqu'à ce que Découverte nous apprenne que le rorqual bleu du Saint-Laurent était maintenant menacé par la division Pétrole et Gaz (?) d'HYDRO-Québec, qui fait de la prospection sismique gazière dans le Golfe. Ainsi, collectivement et individuellement impliqués par nos taxes, impôts et comptes d'électricité, nous voilà responsables auprès des générations à venir, d'un autre gâchis environnemental.


28 janvier 2004

Génie d'Urbain

Le génie d'Urbain trouve sa vraie mesure dans les embouteillages aux heures de pointe.

27 janvier 2004

Immunité

Chaque jour nous amène son lot d'accidents de la route. Les bulletins de nouvelles mettent en cause les conditions climatiques et l'état de la chaussée qui en découle, la configuration des lieux, les conducteurs : imprudents, téméraires, inexpérimentés, négligents, fatigués, victimes d'un malaise... Le plus souvent, on pointe du doigt, statistiques à l'appui, la vitesse et l'abus d'alcool. Mais jamais, au grand jamais un accident ne pourrait être imputable aux concepteurs et aux fabricants des véhicules impliqués.


« Nous reviendrons avec la météo, après la pause publicitaire... Vroum, vroum... »


26 janvier 2004

Les errants

Il y a de plus en plus d'errants dans les endroits publics, particulièrement dans les centres commerciaux. Ils marchent, s'arrêtent, reviennent sur leurs pas, s'asseoient un moment sur un banc en face d'une vitrine qu'ils ne regardent pas, repartent en hésitant sur la direction à prendre. Comme s'ils cherchaient quelque chose, comme s'ils attendaient quelqu'un, comme s'ils poursuivaient le temps. Ils sont facilement reconnaissables à leurs yeux : des yeux éteints à travers lesquels on cherche en vain l'espoir.

25 janvier 2004

L'école de la liberté

C'est bien avant d'aller à l'école qu'on apprend la liberté : en façonnant des châteaux dans le sable, en explorant la jungle d'un petit bois sauvage, en gambadant dans les rues du quartier à la découverte du monde...


Ma liberté, je la dois à ma mère qui m'a laissé à ma guise façonner, explorer, gambader.


Je crains pour les enfants d'aujourd'hui, bien gardés; je crains qu'ils ne connaissent jamais cette liberté.


24 janvier 2004

Tolérance

Dans le dictionnaire, le mot 'subversif' suit le mot 'subventionner'.

23 janvier 2004

Destruction massive

En moins de 24 heures, les médias instinctivement ligués ont pu, en toute impunité, détruire la réputation d'une femme médecin dévouée, saper la crédibilité d'une institution reconnue dans tout le Québec pour donner les meilleurs soins aux enfants, ranimer la phobie collective causée par le VIH et mettre sur la défensive tout le système de santé.


Mais d'où vous vient cet instinct de destruction massive, messieurs et mesdames des médias? Et comment participerez-vous maintenant à la reconstruction?


22 janvier 2004

Ôdieux

Je suis retourné voir le Sage. Il se berçait devant la grande fenêtre de son appartement, les deux yeux rivés sur la ville où tout le monde s'affairait.


-- Je ne vous dérange pas!


-- Non. Je regardais seulement le temps passer.


-- Et...


Il se retourna vers moi et continua à parler :


-- En mon temps, on nous apprenait que Dieu était partout; et nous aimions l'imaginer prendre toutes sortes de formes plus insolites les une que les autres...


Il se mit à se bercer plus vigoureusement, comme pour faire s'amplifier les craquements de sa vieille chaise sur le plancher presque neuf.


-- Aujourd'hui, ce sont les annonces publicitaires de toutes sortes de produits qui sont partout, sans que nous ayons besoin de les imaginer... Dieu, on n'a plus besoin de l'imaginer, on peut l'acheter.


Son regard se porta de nouveau vers la fenêtre, qui semblait exercer sur lui un pouvoir de fascination.


-- Je dois vous laisser; mais je reviendrai.


Il me salua d'un signe de la tête et je le quittai pour m'enfoncer dans la ville où tout le monde s'affairait.


21 janvier 2004

Vie de chat

Quand tout devient trop compliqué dans la vie qu'on s'est échafaudée, on apprécie d'avoir un chat, de pouvoir l'observer, sensuellement étendu au soleil, et de réaliser que profiter de la vie, au fond, c'est tellement simple!

20 janvier 2004

Mais ils se réalisent...

« Nos rêves se réalisent pas toujours comme on a prévu! »
Le vieux Médée, RND, janvier 2004



19 janvier 2004

En deux mots

La tendresse,

c'est l'amour avec le temps.


La fidélité,

c'est le temps avec l'amour.


18 janvier 2004

Parole et politique

Ce qui différencie l'homme politique du petit politicien, c'est sa capacité de parler directement et franchement au monde ordinaire que nous sommes. Et de le faire non seulement pendant les campagnes électorales mais aussi après. Surtout après.


Le silence politique suscite la méfiance et la perte de confiance. Le dernier sondage SOM en fait foi dans le cas du gouvernement du Québec.


Oui, ce serait une bonne idée de nous parler directement, Monsieur Charest. Maintenant que vous êtes bien installé au pouvoir, dites-nous donc franchement où vous voulez amener le Québec et comment...



17 janvier 2004

'Scriptothérapie'

Écrire est l'un des moyens de prévention et de guérison les plus efficaces contre plusieurs maladies. Personne n'en parle parce qu'il n'y a pas d'argent à faire avec ça. Et puis, celles et ceux qui appliquent avec succès la 'scriptothérapie' préfèrent ne pas s'en vanter parce qu'ils craignent des poursuites de la part des bénéficiaires de la maladie : compagnies pharmaceutiques, assureurs, corporations professionnelles des médecins et des spécialistes, associations de pharmaciens, administrateurs et fournisseurs des établissements hospitaliers, etc. L'auto-guérison ne fait pas leurs affaires.


Certaines conditions s'appliquent pour assurer l'efficacité de la 'scriptothérapie'. En fait, ces conditions sont aussi importantes que l'écriture elle-même : il s'agit de la persistance et de la consistance. Il ne faut pas laisser passer une seule journée sans écrire au moins une phrase qui ait un certain sens.


J'en suis à ma dix-septième journée...


16 janvier 2004

Message subliminal

« La fiscalité, c'est de s'assurer, en quelque part, de payer le moins d'impôts possible. »

Cette définition pour le moins tendancieuse fait partie depuis quelque temps d'un message publicitaire de la financière Option Retraite, télédiffusé à la chaîne des Bougon.


Et ils ont depuis peu comme slogan : « Zéro impôt! »


Comment une institution financière peut-elle faire ainsi sa promotion au mépris de l'éthique sociale? Comment une société d'État dont l'existence dépend en grande partie des impôts peut-elle s'associer à une campagne de promotion qui frôle la subversion?


15 janvier 2004

J'aurais parié là-dessus...

« L'internaute moyen est un être cultivé et sociable, qui aime les livres, boude la télévision et entretient de nombreuses relations amicales. (...) Les internautes sont en général de grands lecteurs de livres, consacrent plus de temps à des activités sociales que les personnes ne surfant pas sur Internet et passent jusqu'à cinq heures de moins par semaine devant la télévision. »


Qui en arrive à ce constat? The UCLA World Internet Project, the first survey of its kind to produce international comparison data on the social, political and economic effects of Internet use and non-use (on peut télécharger le résumé de l'étude menée dans 14 pays dont la Chine). Citation : Le Devoir, édition du 15 janvier 2004


14 janvier 2004

Parole d'Urbain

Hier matin, moins vingt degrés, petite neige, vent glacial et poudrerie, au beau milieu du pont Champlain, vrai comme vous êtes là, j'ai entendu la voix d'Urbain :

« Vous êtes pas tannés des embouteillages aux heures de pointe, bandes de caves! »

(Claude Péloquin et Jordi Bonnet me pardonneront!)

13 janvier 2004

On nous prend pour qui?

Le plus Bougon des Bougon (suite)

Ce que j'attends de la société Radio-Canada comme de toute société d'État qui vit de nos taxes et impôts, c'est qu'elle traite les téléspectateurs comme des citoyens responsables et non comme des consommateurs béats ou des enfants désoeuvrés.



12 janvier 2004

simplement

aimer sans avoir à dire je t'aime

aimer sans que l'autre ait à dire je t'aime


s'aimer


s'aimer tout simplement

en étant je t'aime


11 janvier 2004

Le plus Bougon des Bougon

Le plus Bougon des Bougon, c'est François Avard, qui a réussi à passer un sapin à notre télévision publique en nous faisant financer son hilarant téléroman anarchique : Les Bougon. Je ne dis pas que c'est un mauvais téléroman, au contraire. Je dis que la promotion de l'anarchie, tous genres confondus, n'a pas sa place à Radio-Canada.


À moins que l'observation de Denise Bombardier ne s'applique aussi aux dirigeants de notre télévision d'État -- et si c'est le cas, c'est à brailler :



« Ne touchons pas aux distractions du peuple et méfions-nous des activités culturelles qui s'adressent à des publics restreints. La culture d'aujourd'hui rime avec efficacité et utilité. Autrement dit, si ça paye et si ça bat des records d'auditoire, c'est bon et ça vaut son prix. L'argent du peuple doit servir le peuple. »
Denise Bombardier, « La culture, s'il vous plaît », Le Devoir, édition du samedi 10 janvier 2004


P.S. -- « [François Avard] aime le beurre d'arachide, le matin et les arbres. » Tiens, moi aussi! Mais quel anarchiste n'aime pas le beurre d'arachide, le matin et les arbres...



10 janvier 2004

Télé réalité

Le Sage somnolait à demi devant son téléviseur. Il sembla visiblement content de me revoir.


-- Je ne vous dérange pas?


Il me fit signe que non d'un léger mouvement de la tête et appuya sur un bouton de la télécommande. Le son incessant de la télé se tut complètement; le mot MUTE apparut dans un coin de l'écran.


-- Parlez-moi, aujourd'hui, de l'éducation.


-- L'éducation?


Il prit une gorgée d'eau pour liquéfier ses cordes vocales et se tourna légèrement vers moi :


-- L'éducation... En mon temps à l'école, on nous apprenait surtout à distinguer le bien du mal...


-- Mais aujourd'hui?


Sa voix devint impérative :


-- Aujourd'hui, on devrait amener les jeunes à distinguer le vrai du faux, et à ne pas les confondre avec l'imaginaire..


Il reprit la télécommande. Le mot MUTE disparut dans l'écran. Le son incessant de la télé remplit de nouveau toute la pièce et le Sage se remit à somnoler.


-- Je reviendrai vous voir.


Il me fit signe que oui d'un léger mouvement de la tête...


09 janvier 2004

Réveillons-nous!

« New analyses suggest that 15-37% of a sample of 1,103 land plants and animals would eventually become extinct as a result of climate changes expected by 2050. For some of these species there will no longer be anywhere suitable to live. Others will be unable to reach places where the climate is suitable. A rapid shift to technologies that do not produce greenhouse gases, combined with carbon sequestration, could save 15-20% of species from extinction. » (Nature, édition du 8 janvier 2004 -- Référence via le site de Radio Canada et dossier sur le sujet dans Libération.)

08 janvier 2004

« Certains donnent sans compter, le reste compte sans donner! »

Alain Stanké conclut par cette citation d'Albert Brie une lettre ouverte plutôt surprenante qu'il intitule « Pas facile de donner ni de recevoir! - L'insondable abîme de notre générosité ». Il y raconte des faits vécus qui illustrent la montée de la méfiance dans notre société.

07 janvier 2004

Le partage ultime de la richesse

Vivre dans un dépotoir à Mexico. On aurait pu intituler ce reportage du Point (Radio-Canada) : Des enfants naissent dans un dépotoir. Paule Robitaille excelle dans le journalisme humanitaire : c'est elle qui nous a fait découvrir, il y a quelques années, les prévenus en attente de procès entassés comme des bêtes dans les prisons de Russie. Elle nous montre maintenant des familles entières qui naissent, vivent et meurent dans un dépotoir de Mexico. Après de telles images, on reste sidéré.

06 janvier 2004

Les vaches de la finance

En payant le gros prix pour un plein d'essence, un dix-huit litres d'eau et un litre de lait ce matin, je n'ai pu m'empêcher de penser au scandale financier Parmalat et à la chronique de Gil Courtemanche, « Ces bandits en cravate » (Le Devoir, édition du 3 janvier 2004) :


« Ces crimes économiques, quand ils sont de l'ampleur de ceux d'Enron ou de Parmalat, font certes les manchettes, mais, pour le reste, ils trouvent parfois une petite place dans les potins boursiers. La société dans son ensemble, les gouvernements et les médias en particulier semblent considérer cette forme de criminalité comme une dérive malheureuse mais normale de notre système économique. (...) Mais cet argent qu'on manipule, qu'on cache, qu'on s'échange par dizaines de milliards dans les bureaux feutrés de la haute finance, n'est-ce pas aussi l'argent du public? »

05 janvier 2004

Assurance

On apprend, avec le temps, que la priorité d'un assureur, c'est de s'assurer.

Pendant ce temps...

Left Panorama of Spirit's Landing Site

Pendant ce temps sur la planète Mars, en ce début de janvier 2004, la paix règne. Mais pour combien de temps?


Photo : par le robot Spirit de la NASA (autres photos)

04 janvier 2004

« Bonjour! »

Toute évolution commence par une rencontre.

J'achète, donc je suis.

En écho à un cri de la raison et du coeur :
« Mais le vecteur numéro un du dépouillement de nos valeurs fut sans contredit la marchandisation à outrance de toute l'activité humaine. À la religion catholique s'est substitué le sacro-saint credo de la performance et de la consommation. Du citoyen que nous aspirions tous à devenir, nous sommes plutôt devenus des consommateurs ou encore des travailleurs en constante compétition les uns contre les autres. Dans les deux cas, c'est toute notre identité comme individu qui s'y retrouve. Le grand laissé-pour-compte de ce changement est cependant notre identité en tant que collectivité. Celle-ci n'a plus de place. De cette soustraction identitaire, il ne reste plus que l'individu. »


Daniel Lévesque, « Les raisins secs de la colère », dans Le Devoir, édition du samedi 3 janvier 2004


03 janvier 2004

Indices

Tout est aujourd'hui régi directement ou indirectement par les indices économiques dont on peut suivre les fluctuations d'heure en heure : bourse, monnaie, or, emploi... La formule magique « croissance économique » est hypermédiatisée.

Dans le monde réel, d'autres aspects de la vie devraient aussi faire l'objet d'indices pour permettre une véritable analyse du progrès humain. Pourquoi pas des indices démocratiques, des indices culturels, des indices environnementaux; des indices de la santé, des indices de l'éducation...

Et parmi les indices économiques, pourquoi n'y a-t-il pas un indice de la pauvreté? Il existe bien maintenant un indice de la sécurité (Homeland Security Advisory System) en couleurs!

02 janvier 2004

Revue de l'année 2003

Au terme de la présentation télévisée de la Revue de l'année 2003 à la SRC, Bernard Derome concluait 'spontanément' : « Rien de rafraîchissant pour le moral! ». Gens de notre réseau de télévision public, peut-être auriez-vous pu, dans votre choix, retenir plus d'événements heureux et porteurs d'espoir dans ce bilan de l'année!

La morosité semble guider nos médias dans le choix des nouvelles qui remplissent leurs bulletins d'informations nationales et internationales. Cette morosité ressort d'autant plus qu'ils sont entrecoupés de joyeux messages publicitaires.

01 janvier 2004

Focus

Ah! Que la neige a neigé... (Émile Nelligan)


Photo : Pierrette Gascon


C'est parti!

J'ouvre ce blogue en nous souhaitant : « Bonne et paisible année 2004! »

J'ai écrit ailleurs en pastichant Alain -- « Agir, c'est oser. Penser, c'est oser. » Propos sur le bonheur -- que bloguer, c'est oser! : eh bien, osons maintenant!