14 mars 2005

Au-delà des 103 millions...

Pour les besoins de ce billet et sans vouloir froisser personne, je fais l'hypothèse que nous (blogueuses et blogueurs) sommes tous par la force des choses endettés. Cela convenu, je serai plus à l'aise pour que nous parlions entre nous des effets inavouables de l'endettement : dépendance, humiliation, culpabilité, impuissance, mutisme et réclusion forcés.



Et puisque la glace est rompue, parlons du pire endettement qui soit, celui qui nous assujettit financièrement à l'État. Il n'y a pas pire prêteur que l'État créancier parce que dans ce domaine, l'État est dictateur : d'une part, il édicte les lois, conditions et règlements de ses prêts; d'autre part, il s'est doté d'une impitoyable organisation pour en faire le recouvrement jusqu'après votre mort. L'État protège ainsi l'argent du peuple et le peuple s'en réjouit. Il n'y a pas pire endettement que d'être débiteur de l'État et de son peuple.



La disparition progressive des bourses d'études au profit des prêts étudiants, c'est l'accroissement de l'endettement pour la majorité des jeunes en formation avec la dépendance, l'humiliation, la culpabilité, l'impuissance, le mutisme et la réclusion forcés qui risquent de s'ensuivre. À l'opposé, la bonification des bourses d'études favoriserait l'autonomie, la fierté, la confiance en soi, la prise de parole et l'implication sociale.



Au-delà de la récupération de 103 millions de dollars pour en faire dieu sait quoi, que vise au juste ce gouvernement?



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