Un pont est un lien qui permet d'établir une relation, mais c'est aussi une contrainte et un rétrécissement. Lorsqu'on est nombreux à vouloir prendre le pont en même temps, la contrainte devient obstacle, le rétrécissement devient étranglement et il y a engorgement : le pont n'apparaît plus pour l'heure comme un lien mais comme une barrière à la relation.
Avez-vous déjà vu un embouteillage sur un ponceau?
S'arrêter sur un pont est une insoutenable contradiction. Ralentir s'impose cependant : pour admirer le fleuve aux abords, la ville sur la rive, la montagne en contre-haut. Amorcer la relation, quoi.
Il y a des ponts qui inspirent des chansons. Et ce sont toutes des chansons d'amour.
Les ponts de la Rive-Sud nous font traverser l'histoire : Mercier, Champlain, Victoria, Jacques-Cartier, Lafontaine. Au fait, sont-ils dans un ordre chronologique?
Et que dire des tunnels sombres, secrets, souterrains, où on ne veut ni arrêter, ni ralentir? Pourquoi n'ose-t-on pas les appeler ponts? Parce qu'on n'est jamais certain d'en voir le bout?
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