19 février 2005

« L'idée de l'école communautaire »

    « Nous réunissons dans un même ministère les responsabilités de l'Éducation et du Sport et des Loisirs. Ce regroupement répond à l'idée de l'école communautaire, un des grands consensus du Forum des générations. Il est cohérent avec le nouveau régime pédagogique qui accorde plus de temps à l'activité physique à l'école. » (Discours de Jean Charest, à l'occasion de son remaniement ministériel)


L'école communautaire est un concept encore bien théorique. Dans la réalité, nos écoles sont plutôt des enclos contrôlés à distance (une cinquantaine de kilomètres, dans notre cas). Je parle de ce que je connais, bien sûr; l'école de votre quartier est peut-être transparente et ouverte.



Pourquoi l'école 'bien public' ne pourrait-elle pas devenir communautaire, c'est-à-dire l'école 'place publique'. Un lieu ouvert aux rencontres sans égard à l'âge, un lieu d'échange et de partage d'idées, un lieu d'élaboration de projets utiles pour la collectivité, un lieu où pourraient être exposés les 'trésors' cachés dans les greniers et les sous-sols autour, un lieu de transmission de l'histoire locale par celles et ceux qui l'ont vécue, un lieu d'appropriation des nouvelles technologies par les 'vieux' grâce aux plus jeunes, un lieu d'accès à la culture d'ailleurs via une infrastructure de télécommunication vidéo à distance... (c'est là un aperçu de ma conception de la pédagogie ouverte.)



Qui sait? Le passage sémantique de l'environnement au développement durable aura peut-être un effet d'entraînement en éducation : l'école primaire ou secondaire devenant une place communautaire, la commission scolaire devenant un centre de développement communautaire, le transport scolaire devenant le transport communautaire...



On peut au moins l'imaginer au lendemain d'un remaniement ministériel accompagné d'un message qui mentionne explicitement « l'idée de l'école communautaire ». Ça fait oublier un moment la réalité des fermetures au coeur des villages et des quartiers. Ça fait oublier que nos petites villes ont de plus en plus l'allure de trous de beignes aux garnitures périphériques à consonnances étrangères. Les fermetures d'usines. Les fermetures d'églises. Les fermetures de petits commerces. Les fermetures de nos caisses populaires locales. L'abandon des fermes familiales... Les enfants et les redevenus enfants bien enfermés chacuns dans leurs centres. Et notre propre enfermement communicatif.



L'idée de l'école communautaire pourrait secouer l'indifférence locale et combler l'insatisfaction globale, quoi... (Ce qu'un simple remaniement ministériel peut me rendre utopiste!)



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