21 juin 2004

La paternité en péril - 2

Suite de mon billet d'hier.

Observations. - Nous n'avons pas réussi à imposer la paternité comme valeur fondamentale dans notre société. La paternité donne une direction et assure une continuité à long terme (tout le contraire de la politique, en passant). Sans paternité : ni direction, ni continuité réelles. Il s'ensuit une organisation sociale qui va dans tous les sens, où plus personne ne se retrouve. Ce désarroi -- qu'on appelle aussi liberté individuelle, droits de la personne -- entraîne de multiples frustrations que s'offre à combler tout un système de consommation connu sous le nom de produits et services. Et comme ce système réussit à répondre à la demande et qu'il profite bien à ceux qui font l'offre (7 700 000 millionnaires dans le monde à ce jour), il faut que la frustration perdure.

Vous croyez que je m'égare de mon sujet? Résumons. L'homme individu est équipé pour être père; il est fait pour la paternité. La paternité n'est plus une valeur fondamentale; elle n'a même pratiquement plus de sens. Ne pouvant être ce qu'il est fondamentalement, l'homme s'est ainsi condamné à devoir combler la frustration multiforme qui en découle. Ainsi va la loi de l'offre et de la demande.

Conclusion. - On revient souvent dans les médias sur la problématique de l'homme à la recherche de son identité; on évite étrangement alors d'associer la paternité à cette identité. C'est pourtant une clé, sinon la clé. Selon moi.

Bonne Fête des Pères!

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