Chaque instant m'amène à choisir entre le conscient et l'inconscient. Et ce choix peut lui-même être conscient ou inconscient, selon l'instant qui précède.
L'inconscience semble me procurer et m'assurer, facilement et sans risque, un bien-être; il n'en est pourtant rien puisque c'est plutôt un non-être, une espèce d'auto-paralysie des sens, c'est comme tourner le dos à la vie. Après l'inconscience, il ne reste rien sinon ce vague souvenir d'avoir été inconscient, que je préfère oublier. Inconscient, je suis en train de mourir.
La conscience est une adhésion, un oui tous risques, un 'go' donné à tous les sens, une goutte de plénitude appréhendée. Après, il y a la conscience de la conscience : le sentiment d'échec ou de succès, du pas en avant ou du pas en arrière, la perception de l'acceptation, du rejet ou de l'indifférence dans le regard de l'autre. Mais j'ai bougé, je me sens vidé ou rempli, prêt pour la prochaine vidange ou le prochain remplissage. Conscient, je suis en train de vivre.
J'appartiens donc, selon l'instant et selon mon choix, à l'une ou l'autre des deux catégories d'êtres humains : ceux qui sont en train de vivre ou ceux qui sont en train de mourir.
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