31 juillet 2005

Chère Joblo

    Dans son billet 'd'adieu', Josée Blanchette vide son sac après le visionnement du film Horloge biologique. Je regrette qu'elle ait choisi de mettre le verrou sur la fonction commentaires de son blog : j'aurais eu quelques questions à lui poser. Même pas pour avoir des réponses.


Parce que ce sont des questions dont je connais les réponse$.



Pourquoi fait-on de tels films au Québec? Pourquoi les classe-t-on '13 ans +'? Pourquoi des producteurs (productrices, par surcroît) financent-ils de tels films? Pourquoi des comédiennes et des comédiens acceptent-ils de jouer dans de tels films? Pourquoi des distributeurs mettent-ils de tels films à l'affiche? Pourquoi des journalistes cautionnent-ils des films pareils? Pourquoi les médias en font-ils la promotion? Pourquoi la télévision publique en fait-elle la promotion -- avec une scène simulée d'accouchement grotesque à dégoûter n'importe qui de la maternité?



Et des questions auxquelles il n'y a sans doute pas de réponses.



Pourquoi de tels films sont-ils subventionnés par l'État? Pourquoi des cinéphiles vont-ils voir ce genre de cinéma? Pourquoi des femmes et des hommes qui se respectent doivent-ils tolérer ce genre de cinéma?



    Dommage, Joblo, que vous fermiez boutique : vous étiez un bon préservatif contre l'abrutissement.


28 juillet 2005

Démocratie, pouvoir, image et stratégies



Ce qui se passe maintenant dans l'antre péquiste ne surprendra personne de ma génération : le PQ est en pleine crise de la quarantaine. Comment pourrait-il en être autrement au tournant d'un parcours marqué par un discours devenu aussi captieux. Ce parti caractérisé au départ par la recherche, la défense et l'expression démocratiques de notre identité dans un cadre politique ouvert aux débats publics est devenu, comme les autres, obnubilé par le pouvoir et l'électoralisme. Les débats ont fait place aux stratégies, la démocratie, au culte du chef, l'identité, à l'image bien léchée et à la langue de bois. Le PQ est devenu un produit politique parmi d'autres, erronément libellé québécois -- sauf dans son acception territoriale.



Je me limiterai dans ce billet à souligner le culte du chef. Les partis n'en ont que pour leur chef : on ne montre que le chef (les ministres sont montrés seulement dans leur ministère, les députés, seulement dans leur comté) seul le chef peut parler universellement ou 'au nom du parti' (les ministres ne parlent que de leur ministère, les députés, que de et dans leur comté). Le PQ comme les autres. Alors, il arrive ce qui devait arriver : comme seul un chef peut succéder au chef, ministres et députés sont déboutés faute d'avoir été suffisamment vus et entendus. Les Libéraux ont ainsi fait appel à Jean Charest, un chef conservateur d'Ottawa, comme les péquistes l'avaient fait avant eux avec un autre chef d'Ottawa, Lucien Bouchard, et comme il aurait été tellement simple de le refaire en remplaçant le chef Bernard Landry par le chef Gilles Duceppe, d'Ottawa également et étrangement.



Le mythe du chef nous colle à la peau depuis un certain Maurice Duplessis qu'on ne cesse pourtant de pourfendre chez les bien-pensants. Et, comble de ce syndrome du chef, la majorité péquiste voudrait maintenant que le chef autoproclamé Bernard Landry démissionnaire ne soit le seul â pouvoir se succéder à lui-même... Réaction fort compréhensible dans un contexte où seul le chef du parti et du gouvernement prend parole et peut ainsi faire croire qu'il est seul maître d'oeuvre du moindre bon coup politique. Stratégie à bien court terme puisqu'elle étouffe toute manifestation de leadership dans l'entourage du chef, de la part des ministres ou des députés. On en subit collectivement le contrecoup maintenant : comment des candidats à la chefferie marqués au coin de la subordination silencieuse et obligée à leur chef peuvent-ils prétendre avoir le leadership nécessaire pour diriger un parti, une province et, prétendûment, un pays?



Pour un gouvernement et un parti, les grands débats sur la place publique sont plus risqués certes sur le plan électoral que les assemblées en catimini. Mais ils sont aussi porteurs de changements espérés et tribunes inespérées où se manifestent les leaders dont nous aurons besoin demain. Dans cette campagne à la chefferie, le PQ récolte ce qu'il a semé; le drame, c'est qu'il puisse encore se dire québécois.


25 juillet 2005

Consultation

Dites donc, docteur...
Je n'entends plus le gazouillis des oiseaux à l'aube : serait-ce qu'il n'y a plus d'oiseaux ou qu'ils n'ont plus le coeur à chanter?
Je n'entends plus le clapotis du ruisseau d'â-côté : serait-ce qu'il n'y a plus d'eau ou qu'elle stagne sans bruit.
Je n'entends plus la cloche de l'église paroissiale : serait-ce qu'il n'y a plus de cloche dans le clocher ou personne pour la faire sonner?
Je n'entends plus les cris des enfants du village : serait-ce qu'il n'y a plus d'enfants ou qu'ils n'ont plus rien à crier?

Que dites-vous, docteur? Je ne vous entends pas très bien.



22 juillet 2005

J'ai de la chance

J'ai de la chance... Et trois fois plutôt qu'une... avec Google!


En tapant « Saint-Armand », cliquez sur J'ai de la chance, et vous êtes à l'instant téléporté dans Saint-Armand-sur-le-Web.


En tapant « Baie Missisquoi », cliquez sur J'ai de la chance, et vous plongez illico dans Ici la baie Missisquoi.


En tapant « franchement », cliquez sur J'ai de la chance, et vous aboutissez séance tenante ici même.


J'ai de la chance... au moins avec Google, où il semble que l'on récompense la fidélité et la persistance. Adieu « h, t, t, p, deux-points, barre oblique, barre oblique, ou slash, slash, double v, double v, double v... » J'ai de la chance...



Merci à toute l'équipe de Google et bravo pour votre philosophie!


21 juillet 2005

ReconNAISSANCE

Une initiative de Maxi & Cie, Saint-Jean-sur-Richelieu,
qui mérite d'être soulignée et imitée.


20 juillet 2005

S'étonner

Le billet du Magoua sur le confort intellectuel des 'barbares' que nous sommes en train de devenir illustre bien ce qui me fait apprécier certains blogues plus que d'autre. C'est l'étonnement. L'étonnement manifesté autant que l'étonnement suscité. Les blogues que je persiste à fréquenter sont de celles et de ceux qui expriment le leur ou suscitent le mien. L'étonnement, c'est comme une étincelle de vie. Étonner, c'est allumer. S'étonner, c'est se laisser allumer. En plus discret, mais comme le font la foudre et le tonnerre, d'où le mot « étonner » tient son étymologie.



En face à face, l'étonnement se manifeste par la brillance d'un regard, l'ébauche d'un sourire, le trémolo d'une intonation, la durée d'une hésitation, la fébrilité d'un geste... Dans le blogue, l'étonnement s'exprime par un mot inattendu, un qualificatif audacieux, une impertinence sémantique ou lexicologique; mais aussi par l'angle dont un sujet est abordé, par une ponctuation qui se rit des règles comme pour provoquer ou par une révélation imprévisible, apparentée à la 'confession' de jadis. « J'avoue... J'ose... Je ne devrais pas vous en parler, mais... », peut-on lire dans le non-écrit de qui sait étonner.



L'étonnement, c'est aussi de découvrir une face cachée du blogueur fréquenté. J'aurais dû chaque fois noter l'étonnement manifesté par les jeunes pères et mères de ma blogosphère lors de la naissance de leur petit dernier : l'étonnement dans toute sa pureté. Ou l'étonnement plus contenu à l'occasion d'un changement de vie ou de sphère. Ou encore l'étonnement, lui impossible à contenir, après une découverte elle-même étonnante. L'étonnement est communicatif. On le retrouve d'ailleurs dans bien des 'commentaires'.



Dans cette société de l'information et de la communication industrielles, programmées et envahissantes -- bref, convergentes --, le blogue est un des espaces encore vierges où, à distance et de gré à gré, on peut encore choisir de s'étonner et le manifester. C'est pourquoi je persiste à bloguer.


19 juillet 2005

500e

    L'équipe de Google vient de réactiver la fonction 'statistiques' de Blogger. De quoi vous couper l'inspiration et la spontanéité.


Pourquoi donc nous laissons-nous tellement impressionner par les nombres qui ont plusieurs zéros? Pire : plus ils ont de zéros, plus ils nous impressionnent. Manifestation inconsciente de nos aspirations vers l'infini?


14 juillet 2005

L'école publique québécoise a-t-elle le choix d'être ou de ne pas être communautaire?



Ce rapport a le mérite de proposer une définition de l'école communautaire :


L'école communautaire mobilise le personnel de l'école, les membres du conseil d'établissement, les parents et les partenaires du milieu communautaire, social, culturel, municipal, gouvernemental et économique, en vue de mettre leurs ressources respectives au service des jeunes, de leurs familles et de la communauté. L'école communautaire vise à faire de la réussite des jeunes un engagement social.


Cette mobilisation se fait dans le respect du rôle, des responsabilités et des devoirs de tous, afin de mettre à profit les ressources de chacun, de les investir dans la réussite des jeunes et dans le soutien au personnel scolaire, aux familles et à la communauté. Le rôle de l'école communautaire se situe dans une optique d'engagement et de collaboration au développement de la communauté. Elle ne s'impose pas : elle se réalise dans le respect de la dynamique locale et adopte sa couleur.


(...)


En bref, [les membres de l'équipe de travail] souhaitent une école qui collabore avec les membres de la communauté pour le bénéfice de l'une et de l'autre. Une école communautaire serait un carrefour où se rassemblent divers partenaires (un réseau de partenaires) en vue d'offrir différents services et divers types d'aide aux jeunes, aux familles et à la communauté.


(L'école communautaire, page 6)


Après avoir lu les cinquante pages du rapport et rerelu les recommandations, je me suis posé trente-six questions. Mais qui sont véritablement les auteurs de ce rapport? Quel vécu ont-ils par rapport à l'école? Ont-ils réfléchi un tant soit peu sur ce qu'est la famille québécoise en 2005? Se sont-ils entendus sur ce qu'est une communauté en 2005 au Québec? D'où vient cette insistance tout au long du rapport sur la baisse démographique dans la majorité des régions et sur la fragilité des finances publiques? Leur mandat était-il vraiment de concevoir un plan pour développer l'école communautaire au Québec?



Bref, j'ai été profondément déçu par la superficialité de ce rapport (mise à part la recherche), la timidité de son engagement en faveur de l'école communautaire et son approche tendancieuse -- il s'inscrit tellement bien dans les deux grands axes prioritaires du gouvernement en place. On y fait l'apologie du système actuel (aucune critique) tout en proposant l'école communautaire comme une alternative au statu quo lorsque celui-ci n'est plus possible advenant que les enfants et l'argent viennent à manquer. L'école communautaire : une 'patche', un diachylon. Il ne faut pas que l'école communautaire change quoi que ce soit aux structures et aux programmes actuels; tout au plus pourrait-on les regrouper (voir la liste, page 10 du rapport) sous le nom d'école communautaire s'il en résulte des économies.



Et si on essayait de voir les choses autrement?



Toutes les écoles publiques sont tenues d'être 'communautaires' par la loi :

[L]'école est un établissement d'enseignement destiné à dispenser (..) les services éducatifs (...) et à collaborer au développement social et culturel de la communauté. Elle doit, notamment, faciliter le cheminement spirituel de l'élève afin de favoriser son épanouissement.
(article 36 de la Loi sur l'Instruction publique, cité à la page 4 du rapport)


Le problème, c'est qu'elles ont trop souvent le communautaire 'renfermé', intra muros. Dans combien d'écoles prend-on le temps chaque année de se demander collectivement : comment pourrions-nous être plus ouverts à la communauté locale, plus accueillants pour les gens du milieu, favoriser les échanges avec eux?



Je crains que ce rapport, si on le lit, plutôt que d'inciter les écoles à développer leur caractère communautaire en toute autonomie ne favorise plutôt l'attentisme et le maintien du repli sur soi sécurisants. Pour les auteurs du rapport, l'école communautaire semble d'abord une structure à mettre en place; n'est-ce pas plutôt une mentalité à créer ou à développer dans chaque milieu-école?


    En rappel : « L'idée de l'école communautaire », un billet inspiré par le remaniement ministériel qui a fait du MEQ (ministère de l'Éducation du Québec) le MELS (ministère de l'Éducation, des Loisirs et des Sports) pour répondre à « l'idée de l'école communautaire », selon les mots même du premier ministre Jean Charest.

12 juillet 2005

Entretemps

Entretemps, à la baie Missisquoi...

02 juillet 2005