29 février 2004

Bissexte

Je suis né entre deux années bissextiles. Si j'étais né un 29 février, je célébrerais aujourd'hui mon quinzième ou seizième anniversaire. Ma conjointe, mes enfants et mon miroir en disconviendront, mais quinze ou seize ans, c'est un âge qui sied fort bien à mon côté adolescent insouciant, changeant, marginal et idéaliste. Se pourrait-il qu'il y ait eu erreur et que je sois effectivement un natif du bissexte?



28 février 2004

Googger

Blogger/Blogspot est un concept de publication Web génial. Un cadeau. Un cadeau quotidien.


Si je faisais partie de l'équipe de développement, j'ajouterais cependant une fonctionnalité permettant d'accéder facilement et rapidement aux archives par sujets. Dans la formule actuelle, on ne peut accéder aux archives que par dates. J'apprécierais, par exemple, pouvoir faire apparaître dans une fenêtre tous les billets passés où j'ai parlé d'éducation, d'amour ou de Radio-Canada. Je n'y connais rien en programmation mais si je me fie au travail incroyable que l'équipe de Blogger a fait jusqu'à maintenant, cela m'apparaît faisable.


Il s'agirait d'ajouter dans Blogger une nouvelle fenêtre, sur le modèle de la fenêtre 'Title'. Dans cette fenêtre, nous pourrions inscrire les mots-clés auxquels nous voulons rattacher cet article. Dans Blogspot, ces thèmes apparaîtraient en hypertexte dans le 'footer', à la suite du billet. Chaque billet serait ainsi suivi de la liste des thèmes auxquels il se rattache. En cliquant sur un thème (amour), tous les billets précédemment étiquetés avec ce thème (amour), et seulement eux, apparaîtraient dans un ordre chronologique dans une nouvelle fenêtre ayant pour titre le nom du thème (amour)...


Imaginez les applications... Blogger pourrait devenir un bloc-notes et un aide-mémoire formidable, un 'Googger'.


J'envoie immédiatement cette idée à l'équipe de Blogger. Peut-être sont-ils à l'affût de nouveaux défis!


27 février 2004

Le droit à la vie privée?

Je savais que 'le système' connaissait mieux que moi l'état de mes finances et l'état de ma santé. Je savais que tout ce que je publie ou transmets par Internet peut être intercepté. La surprise, hier, ç'a été d'apprendre que le secrétaire général de l'ONU lui-même, Kofi Annan, aurait été mis sur écoute par les services secrets britanniques!


Plus stupéfiant encore, la même nouvelle entendue à la radio laissait entendre qu'il serait impossible d'en faire la preuve à cause de la technologie d'écoute utilisée de nos jours : les satellites espions. J'ai demandé à Google ce qu'il savait de cette technologie et il m'a dirigé vers cette page qui décrit le réseau ECHELON : le réseau regroupe environ cent mille personnes d'une dizaine de pays -- dont le Canada --, qui épient nos faits et gestes par l'entremise de dix satellites de surveillance afin d'assurer notre 'sécurité'.


Et moi qui pensais qu'on pouvait encore avoir une vie privée, au moins à Saint-Armand! Il existe pourtant une
Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques...


26 février 2004

mediaTIC

Mon billet d'aujourd'hui se trouve dans mediaTIC, qui fête cette semaine son premier anniversaire.


Un jour, printemps 2003, je reçois un bref courriel signé 'Jean-Luc Raymond' : « Bonne continuation. Bravo pour ce superbe travail! » Ça n'en prenait pas plus pour que l'aventure encore hésitante de Saint-Armand-sur-le-Web prenne soudainement plus d'assurance et d'allant... (la suite)

25 février 2004

Pour ne pas l'oublier...

C'est aujourd'hui le mercredi des Cendres :


« Souviens-toi que tu es poussière, et que tu redeviendras poussière! »
(Gn 3, 19)

Murs

En voyant une partie du mur derrière lequel le gouvernement Sharon a décidé d'isoler Israël, j'ai vérifié sur le calendrier : pourtant, oui, on est bien en 2004. On est donc bien dans le siècle de l'ouverture sur le monde, de la globalisation des profits et des communications.


D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais aimé les murs. Et je me suis souvent demandé combien de temps on perd à édifier des murs pour ensuite les renverser. Des murs de toutes sortes.


24 février 2004

Dans la foulée d'une longue tradition...

L'Académie n'est pas née d'hier.


Première 'université' connue de l'histoire, l'Académie fut fondée à Athènes par le philosophe Platon, quatre siècles avant Jésus-Christ, « dans une propriété avec jardin située non loin de la ville  ». L'Académie de Platon « était consacrée aux Muses. Professeurs et disciples y vivaient dans une atmosphère communautaire que renforçait une pédagogie du dialogue, des discussions complétant l'exposé doctrinal ».


Au siècle dernier, un grand nombre de nos institutions d'enseignement portaient le nom d'académie : l'Académie Roussin, par exemple, où a étudié la 'star' Richard Séguin, à la fin des années 1960.


Voilà révélé le secret (jusqu'ici bien gardé!) du succès de Star Académie : c'est son arrimage et sa fidélité à une solide tradition.


Citations : Platon, Encyclopédie de l'Agora

23 février 2004

La beauté libre

Mutation rythmique bi-jaune

Guido Molinari, 1933-2004 - Essentiellement libre

La visualisation

Je prends note ici de la puissance de la visualisation. Il paraît* que des études scientifiques ont démontré qu'on peut même améliorer sa capacité musculaire par la seule visualisation d'exercices physiques. Sans avoir besoin de se morfondre à faire les exercices...


Il me semble qu'il y a là un immense champ d'applications pour les parents et pour les éducateurs : apprendre aux jeunes à visualiser. Mais visualiser quoi? Voilà la question. Une question qui nous ramène aux valeurs qui nous animent et que nous voulons transmettre comme individus et comme société.


Il ne faut pas confondre visualisation et médiavision. La médiavision est extérieure et nous en met plein les yeux et plein les oreilles, souvent à notre corps défendant. La visualisation se fait à l'intérieur de soi, les yeux fermés, dans le silence, et demande une grande capacité de concentration et de réflexion; elle exige aussi une libre adhésion et un grand respect des autres. Il y a plusieurs années, on appelait ça : la méditation.
*Selon Découverte, « L'esprit humain : apprendre », émission du 22 février 2004.

22 février 2004

Le prix de la paix

Pour ne pas oublier, je reproduis ici cette notice de Michel Tremblay (lequel?...) avant qu'elle ne prenne le chemin des archives inabordables du journal.


« 1 000 000 000 000 $... Êtes-vous capables, vous, de le lire, ce chiffre? De mon côté, j'ai dû m'y reprendre à plusieurs reprises pour vraiment être en mesure de saisir complètement l'ampleur des treize chiffres qui le composent. Allez-y, essayez pour voir! Oui, il s'agit bel et bien de un trillion de dollars. Bravo! Vu autrement, on pourrait dire mille milliards ou, seulement pour vous en faire comprendre son opulence, un million de MILLIONS de dollars! Ça en fait, des millions, ça. Pour les intéressés, ce montant représente environ le total des dépenses militaires du monde entier.

Vous aimez les chiffres? Essayez donc avec 56 000 000 000 $... 56 milliards de dollars? Félicitations! Eh bien, pour ceux qui aiment les mauvaises nouvelles, la voici : il s'agit du montant en aide internationale, soit 5 % de la première somme, que les gouvernements investissent chaque année. Pire encore, cette somme va en diminuant tandis que la première, si elle ne vous semblait pas déjà ahurissante, augmente annuellement. Et j'oubliais, il s'agit bien sûr de dollars américains... Houston, je crois que nous avons un problème. »

Michel Tremblay, 18 février 2004, dans Le Devoir, édition du samedi 21 février 2004

21 février 2004

Plaisirs

le don du plaisir
encore
encore


le plaisir du don
sans
merci


20 février 2004

Les mots de la simplicité amoureuse

T'es belle.

T'es beau.

J'ai le goût de toi.

J'aime ton...

J'aime ta...

J'aime tes...

Viens.

J'suis bien avec toi.

Encore.

C'est bon

Je t'aime.



19 février 2004

Odeurs persistantes

L'odeur du pain en train de cuire dans le robot-boulanger...


L'odeur de la boulangerie du village de mon enfance de l'autre côté de la voie ferrée et de la gare*...


L'odeur des fèves au lard que mon père allait faire cuire à cette boulangerie : en revenant de la messe le dimanche matin, nous reprenions dans le four à pains le gros pot de grès brûlant rempli de fèves qui sentaient bon la mélasse et le lard, et revenions à la maison enveloppés dans cette odeur de pain chaud paradisiaque...

* J'ai revu cette gare hier dans un reportage de la SRC sur la difficulté de recruter des médecins à Acton Vale...

18 février 2004

Fuite dans le temps

Je lis qu'une équipe internationale d'astrophysiciens vient de repérer une petite galaxie qui fait 2 000 années-lumière de diamètre aux confins de l'Univers connu, c'est-à-dire (selon leurs calculs) à 13 milliards d'années-lumière de notre minuscule planète Terraterrienne en péril. On aurait aperçu tout récemment « l'objet » avec le télescope en orbite Hubble et en utilisant l'amas de galaxies Abell 2218 comme lentille grossissante à 750 millions d'années après le big bang, c'est-à-dire au moment ou l'univers avait 5 % de son âge actuel.



"We are looking at the first evidence of our ancestors on the evolutionary tree of the entire universe," said Dr. Frederic Chaffee, director of the W. M. Keck Observatory, home to the twin 10-meter Keck telescopes that confirmed the discovery. "Telescopes are virtual time machines, allowing our astronomers to look back to the early history of the cosmos, and these marvelous observations are of the earliest time yet."


Je me suis toujours demandé s'il n'y avait pas un lien entre l'astrophysique et la fiction.



Cliquer pour mieux voir cette parcelle de l'univers il y a 750 millions d'années.


Photo et article : ESA, NASA, J.-P. Kneib (Caltech and Observatoire Midi-Pyrénées) and R. Ellis (Caltech)



17 février 2004

Descartes revu et corrigé

Je possède, donc je suis.

16 février 2004

Les limites du genre

Je veux parler de ces documentaires qu'on sort au moment du décès d'un personnage politique qui a marqué notre pays. Une occasion de feuilleter des pages d'histoire et de revoir des images du dernier siècle en refaisant le parcours d'un homme, de son entourage et de son temps à travers les lunettes d'une équipe de production. L'excellent reportage de Zone libre, « Claude Ryan, un homme engagé » présenté hier soir à la télévision publique, est l'un de ceux-là.


Malgré tout, le genre a ses limites. La limite des archives disponibles, la limite du format, la limite du discernement.


La limite des archives est implacable : notre société présentiste a tendance à effacer les traces qui témoignent du passé. Dans ce cas-ci, heureusement, l'équipe de recherchistes semble avoir eu l'embarras du choix : plus de 700 documents d'archives ont été utilisés.


La limite du format est plus discutable : le documentaire doit non seulement informer mais aussi intéresser l'auditoire et les publicitaires, donc plaire à tout prix. Il s'ensuit un scénario, un découpage, des choix d'événements, d'images, d'extraits sonores, et un traitement infographique target-oriented. Dans quelle mesure la fidélité à l'homme et à son temps a-t-elle été sacrifiée dans tout ce processus? Seul Claude Ryan pourrait le dire.


La limite du discernement est insondable : il y a des choses qui ne doivent pas être dites, ni montrées, ni même suggérées. Mais lesquelles et selon quels critères? C'est ici que je suis resté sur ma faim en regardant « Claude Ryan, un homme engagé » : j'aurais aimé mieux comprendre les motivations profondes de cet homme sur les plans politique, social et spirituel. On connaît mieux l'une de ses sources, le cardinal Newman, mais le voile a été à peine levé sur le fond de sa pensée : quelles ont donc été les motivations des fidélités du citoyen Ryan? Ça reste à lire.


15 février 2004

Le testament de Claude Ryan

La lecture de son testament par son fils fut un moment particulièrement grave des funérailles nationales de Claude Ryan. Je ne me souviens pas qu'on ait déjà lu publiquement le testament d'un quelconque personnage public en semblable occasion.


Paradoxalement, le dernier message qu'il nous laisse dans ce testament est un témoignage de vie : un appel à agir de façon responsable dans le respect de la vie, de la liberté, de la justice sociale et de nos racines profondes.


Age quod agis.



14 février 2004

C'est quoi l'amour?

Une fillette de 10 ans demandait hier soir à l'invitée de 275-ALLÔ, la psychologue et présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, Rose-Marie Charest :


« C'est quoi, l'amour? »

« L'amour, c'est beaucoup de choses, c'est différent d'une personne à l'autre et ça évolue avec le temps. Ce qui est certain, c'est que quand on aime quelqu'un, on est bien avec cette personne-là et quand elle n'est pas là, on désire être avec elle. »

Pas mal, pour une psychologue!


(Oui, j'écoute 275-Allô chaque fois que l'occasion se présente. Franchement, c'est une des émissions les plus rafraîchissantes de Radio-Canada!)


13 février 2004

Télé intensité

Tout le Québec politique est venu aujourd'hui à la Basilique Notre-Dame rendre un dernier hommage à Claude Ryan. Père de cinq enfants, catholique convaincu, penseur politique rigoureux, homme libre à la plume redoutable, engagé dans son milieu, fidèle à ses principes et respectueux de ceux des autres.


Pendant deux heures, nous avons pu suivre la cérémonie à la télé et ainsi replonger dans notre passé, retrouver nos racines et raviver nos valeurs profondes. Drôle de phénomène que cette unanimité autour d'un homme qui avait tout de l'anachronisme : ni beau, ni riche, ni puissant, ni médiatique...


Merci à la télévision publique de nous avoir permis d'être là et de nous avoir communiqué l'intensité de la cérémonie.


Missions accomplies

Il ne fallait pas manquer cette entrevue avec le major-général Andrew Leslie qui commandait jusqu'à récemment les troupes canadiennes en Afghanistan. Huit minutes qui nous rendent fiers et solidaires de ce que font les soldats canadiens dans ce pays dont la population est malmenée depuis des décennies. Huit minutes qui nous font découvrir qu'il peut y avoir un humaniste engagé sous l'uniforme kaki.


Je déplore souvent la superficialité et la complaisance commercialistes de notre télévision publique. Mais elle est aussi capable de remplir parfaitement sa mission citoyenne. Cette entrevue maintenant en ligne en témoigne, comme la plupart de ses reportages qui font Le Point sur le monde.


12 février 2004

Exotisme

En rangeant la bouteille effilée, adipeuse, lisse et brunâtre, je me suis demandé : mais pourquoi l'expression « extra vierge » ne qualifie-t-elle rien d'autre que l'huile d'olive importée d'Italie?


11 février 2004

À vie

Tout tient dans trois lettres : v i e.


Lundi, Claude Ryan, le penseur libre, engagé et acharné était rayé de la liste des vivants. Hier, c'était Guy Provost alias Alexis, l'acteur infatigable. Demain, qui sait... Étrangement, chaque mort nous ramène à la vie, au mystère de la vie qui continue sans trop se soucier de nos morts naturelles, bêtement violentes ou stupidement accidentelles.


Donner la vie. Gagner sa vie. Partager sa vie. Jouir de la vie... Respecter la vie surtout; toute vie. Parce que la vie transcende tout et nous dépasse, parce que la vie était là bien avant notre premier souffle et qu'elle sera là bien longtemps après notre dernier soupir, éternellement peut-être.


Merci, la Vie, pour la vie!

10 février 2004

Un homme libre, fidèle et engagé

Claude Ryan


Salut, Claude Ryan!
Continuez à nous inspirer!


Photo : Presse canadienne


09 février 2004

Julie, réanimatrice

Je ne me souviens pas d'avoir jamais vu Stéphane Venne. Entendu, oui, entre autres au moment où il lançait l'ex-CIEL-FM pour diffuser la chanson québécoise. Je l'associais depuis toujours à l'Expo '67-- « Un jour, un jour... » -- et surtout à nos fiançailles trois ans plus tard : « C'est le début d'un temps nouveau... », « Les enfants de l'avenir... » avec la voix de Renée Claude ou d'Isabelle Pierre.


Je ne reconnaissais donc pas l'auteur-compositeur Stéphane Venne en arrière-scène au café Chez Roger dans cet homme amaigri un peu perdu qui attendait son tour avec une lassitude évidente parmi les autres invités de Christiane Charette en direct.


En gros plan et soumis enfin aux questions de Christiane Charette, il sembla pourtant retrouver la trentaine et la flamme qui l'animait alors; il fallait voir ses yeux et la fébrilité qui s'y manifestait. Un retour à la création après plus de vingt ans sans nouvelles chansons. Grâce à Star Académie « Et, c'est pas fini... », grâce à Julie Snyder venue le chercher dans le désert de la Ville de Montréal où il s'occupait de la gestion de l'eau...


Julie, j'ai souvent été exaspéré par tes prestations un peu trop commerciales à mon goût. Mais ici, je m'incline : tu as fait un sacré bon coup en réanimant Stéphane Venne!


08 février 2004

Opinions, idées et conscience politique

La chronique de Denise Bombardier « La saison des idées » éclaire cette perception que nous avons du vide intellectuel qui remplit le monde politique depuis quelques années.


« Aujourd'hui, la donne est changée. Les idées ont cédé l'avant-scène aux opinions si chères aux spécialistes des sondages et aux organisateurs électoraux. (...) Si les opinions ont pris le pas sur les idées, c'est que l'électoralisme et le clientélisme se sont substitués à une certaine idée de la politique et surtout de ceux qui l'exercent. Avant que l'exercice de la démocratie ne dégénère en démagogie, les élus se sentaient investis d'une responsabilité, celle de gouverner selon leur conscience et non selon les agitations du moment. »

C'est là un constat désolant sur le plan politique mais plus encore un constat d'échec de notre système d'éducation. Pour gouverner selon sa conscience, il faut d'abord en avoir développé une étant jeune et être capable de l'appuyer, de l'affirmer et de la défendre. L'école d'aujourd'hui développe-t-elle suffisamment cette conscience et apprend-elle aux jeunes à affirmer leurs valeurs et à les défendre? Ou a-t-elle baissé les bras pour satisfaire la société éponge et présentiste dans laquelle nous consommons?


Développer la conscience politique est une des responsabilités premières de l'école, du primaire à l'université.


07 février 2004

Tragédie chez nos frères mohawks

Kanesatake, Grand Chef, warriors, aînés de Turtle Island, droits inhérents, communauté...


À Kanesatake, Wanda Gabriel pleure pour son frère James, Grand Chef de la communauté, dont la maison a été brûlée par des warriors au nom des droits inhérents. Elle pleure pour sa famille et son peuple qui, depuis ce temps, vivent dans la peur. Elle partage avec nous son impuissance et ses pleurs parce que les aînés de Turtle Island lui en donnent la force.


Et nous n'y pouvons rien.


« Je pleure », dans Le Devoir, édition du 7 février 2004

Audace non imposable

Brigitte Alepin est fiscaliste comptable. Elle est courageuse aussi, une qualité qu'on est peu porté à associer à la comptabilité. Il faut l'être pourtant pour publier, en 2004, un livre sur Les riches qui ne paient pas d'impôts et en parler ouvertement à la radio publique. Je salue son audace.


06 février 2004

La confiance et le pouvoir

Un vote est une transmission de pouvoir et non une cession de pouvoir. Un geste de confiance, donc. C'est pourquoi l'abus de pouvoir est intolérable dans une véritable démocratie. Élection ou pas, l'homme politique digne de ce nom exerce son pouvoir avec humilité et dans le respect de chaque citoyen.


En annonçant aujourd'hui que, malgré la décision prise, tout le dossier de la centrale thermique du Suroît sera réexaminé, Jean Charest montre qu'il a le potentiel pour devenir un homme politique digne de ce nom et qu'il mérite peut-être encore notre confiance.


05 février 2004

William Shakespeare revu et corrigé

Avoir ou ne pas être : voilà la question.

04 février 2004

Il a neigé toute la nuit

Enneigement


en ouvrant les yeux ce matin

j'étais sur la Planète Blanche

là où tout est intact et pur

là où tout peut recommencer


Photo : Pierrette Gascon


03 février 2004

Un titre et rien d'autre?

J'avais dix-douze ans. J'étais camelot pour le très pesant journal La Presse : une trentaine d'abonnés à dix cents chacun par semaine.


Une fois par mois, je distribuais en même temps pour mon père un autre journal, beaucoup plus léger celui-là, dont je me rappelle seulement le format tabloïd et le titre intriguant et immense à la une : « L'HOMME LIBRE ». Dans le comté, c'était alors le journal officiel de l'Union nationale, le parti de Maurice Duplessis, dit Le Chef. Les trois font maintenant partie de l'histoire.


L'homme libre...

02 février 2004

Superbowlativité

Expliquez-moi, quelqu'un, comment un simple ballon de football peut-il avoir un tel pouvoir d'attraction! Un milliard de téléspectateurs...

01 février 2004

Passe-passe

On associe souvent au cancer la pauvreté et la misère : il s'agit d'un cancer social, dit-on; il faut lutter contre la pauvreté. Mais c'est là un abus de langage.


Tout le monde le sait pourtant : le cancer n'est pas une carence. Au contraire, c'est la multiplication incontrôlée de cellules saines et, pour le guérir, il faut stopper ou à tout le moins ralentir cette prolifération. La lutte contre le cancer mobilise d'ailleurs une armée de scientifiques et de spécialistes de la santé.


Replaçons donc les choses une fois pour toutes : ce n'est pas la pauvreté mais bien la richesse qui est un cancer social. C'est même une maladie plus insidieuse encore que le cancer parce qu'elle crée une dépendance, si on se fie à ce qu'on se fait souvent répéter : « On s'habitue à être millionnaire ».



Mais toute comparaison a ses limites... On ne va quand même pas lutter contre la richesse.