Effet médias ou véritable effet CPE? Toujours est-il qu'à travers les multiples reportages télé liés à la grève actuelle dans le milieu des centres de la petite enfance, on nous présente des témoignages de parents. Des témoignages révélateurs. Les jeunes parents sont satisfaits des CPE, sont d'accord avec les revendications des éducatrices en grève et souhaitent que le gouvernement ajoute d'autres 'places' aux 189 380 actuelles.
Ce qui ressort de tous ces témoignages médiatisés, c'est que les CPE sont maintenant indispensables. Comme le sont les cégeps, les écoles, les clsc, les palais de justice et les centres hospitaliers. Toutes ces institutions ont eu à peu près le même parcours : d'abord services à la population, ils se sont structurés, les gouvernements les ont encadrés et ils font maintenant partie de nos droits inaliénables, ce qui leur assure la pérennité. Droit à la santé, droit à la justice, droit aux services sociaux, droit à l'instruction...
Il fallait voir en fin de semaine les nouveaux parents faire la queue à Gatineau pour inscrire leur plus jeune dans un CPE dont la construction vient d'être officiellement annoncée... Il faut voir aux actualités un papa, une maman se mettre martel en tête afin de trouver 'un milieu de garde' transitoire pour l'enfant privé de son service de garde, ou même se résigner (visiblement) à 'rester à la maison pour s'en occuper'... Il faut entendre les représentants des parties en négociation s'accuser mutuellement de 'prendre les parents en otages'... -- avec leurs enfants, dans leur propre maison, devraient-ils ajouter!
L'effet CPE est donc manifestement la libération des parents. Grâce aux CPE, un nouveau droit est en train de s'imposer : celui de faire garder ses enfants pour 7 dollars par jour à partir de l'âge de 6 mois.
Est-ce que cet effet qui s'avère fatalement un nouveau droit est un progrès? Sur le plan économique, indubitablement. Sur le plan social, l'avenir permettra d'en juger.
1 commentaire:
Je crois qu'en France les 'crèches' existent depuis longtemps. On pourrait donc voir dès aujourd'hui les effets sociaux.
Pour ce qui est des parents qui font garder leurs enfants, c'est un triple contrainte qui les pousse : (a) il faut travailler pour amasser de l'argent (un salaire n'est plus suffisant), (b) il faut continuer de travailler si on veut rester sur le marché, (c) garder un enfant est un métier et rentre donc en conflit avec la profession choisie (qui dans le couple va se sacrifier?).
On peut argumenter à quoi sert l'argent ainsi amassé. Je ne sais pas si on peut revenir en arrière (faire pousser ses tomates, tricoter son linge et couper son bois) sans se couper du monde ambiant.
On peut argumenter aussi sur ce qu'est ce monde ambiant. Je ne sais pas si on peut enlevé l'instinct grégaire aussi facilement. Sans la subir, on peut dire que l'on doit l'accepter la société dans laquelle on vit.
Je ne sais pas si c'est un progrès, mais il y a comme une nécessité. Est-ce un droit? En absolu, peut-être pas, mais relativement à cette société-ci, oui. Sinon on serait obligé de dire qu'élever un enfant serait un luxe que peu peuvent se permettre. Ou alors au prix du sacrifice d'être éjecter de ce système de consommation. Pas nécessairement ce système de consommation où j'exige mon Hummer et mon bateau hors-nord. Ce système où l'autarcie n'existe plus.
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