19 septembre 2006

Fin ou presque

Après un long temps d'arrêt et mûre réflexion, je mets un terme à ce monologue intérieur à ciel ouvert. Ces six cents et quelques billets de franchement-parler réceptifs aux commentaires m'ont été salutaires, même sans. Mais aujourd'hui, finies les tergiversations d'accro : j'arrête!

Ce blogue m'aura permis d'oser. D'oser en toute liberté.D'oser exprimer, d'oser affirmer, d'oser intervenir.

Celles et ceux qui persistent à bloguer vraiment le comprendront d'emblée : il n'y a rien comme bloguer pour apprendre à écrire (à s'exprimer de façon à être de mieux en mieux compris), pour chercher à définir et affirmer sa propre identité (pour ne pas être pris ni se prendre pour un autre), pour se sentir tenu d'intervenir sur la place publique quand il le faut (pour être conséquent avec soi-même, tout simplement).

Je continuerai cependant à utiliser ce médium complet qu'est le blogue. Le blogue est en effet à la fois parfait outil de rédaction parce qu'en lien avec tous les autres, plateforme créative de publication, canal planétaire de diffusion et réseau instantané d'intercommunication. Qui dit mieux, compte tenu que c'est aussi le médium le plus abordable, donc le plus démocratique que je connaisse pour qui sait lire et écrire.

Dorénavant, je l'utiliserai surtout en exploitant et en développant son potentiel rassembleur et 'témoigneur'. Sa dimension sociale, disons.

Merci, franchement, d'avoir osé être là et de l'avoir parfois manifesté. Et merci à tous les blogueurs et blogueuses qui, par leur audace et leurs propos, m'ont inspiré ces 600 pages.



18 septembre 2006

L'art de provoquer ou le rire jaune (bis)

Extrait d'un billet combien encore d'actualité que j'écrivais le 18 octobre 2004, peu après le lancement de son show sur les ondes de la télévision publique :
Sous-jacent au show de Guy A. Lepage, Tout le monde en parle, il y a un leitmotiv constant : provoquer. Provoquer le public, provoquer les invités, provoquer Radio-Canada, provoquer une bonne cote d'écoute pour pouvoir continuer à provoquer la semaine d'après. 
La provocation à la Guy A. Lepage est en même temps séduction. Elle passe d'abord par un choix habile d'invités dont il sait exploiter au montage le penchant exhibitionniste. Avec ses airs de 'bum' fortuné vraisemblablement intelligent, il sait aborder avec une désinvolture narquoise les sujets les plus controversés dans un langage où la vulgarité sied bien. 
(...) 
Let's go, Guy A. : the show must go on! 
Le rire jaune rapporte gros au pays du désabusement.

07 septembre 2006

C'est aussi ça, Internet

Je n'ai pas connu Ferdinand Bonn. Je viens d'apprendre son décès accidentel en lisant un courriel. J'ai cliqué sur le lien menant à une page Web à sa mémoire

Et je me suis mis à regretter de ne pas l'avoir connu.

28 août 2006

Rallumer le feu sacré

    Le billet de Mario Asselin -- ex-directeur d'école, aujourd'hui consultant en technologies éducatives et blogueur émérite -- Le ballon gonfle encore un peu plus m'a laissé tellement perplexe que je n'ai pu m'empêcher de le lui manifester en commentaire. Quelle mouche a bien pu me piquer pour me faire sortir de ma réclusion forcée tranquille et réagir aussi prestement?
    J'ai décidé de ranimer momentanément ce blogue en dormance depuis des mois pour essayer d'y voir plus clair. (Expériences faites, le blogue n'est-il pas l'outil par excellence pour clarifier mes idées...)

Chaque fois que la polémique autour de 'la réforme de l'éducation' ressurgit sur la place publique, ça me rejoint au plus profond de mes tripes. Ça fait... quoi? Vingt-cinq ans que j'ai dû quitter l'enseignement... J'ai été prof dans une autre vie où on parlait aussi de réformes. Prof de français surtout : programme cadre, école active... Prof parce que j'étais convaincu d'avoir quelque chose à transmettre et que je ressentais un besoin impérieux de le transmettre. Prof parce que j'avais 'le feu sacré'. Et je l'ai été tant que la transmission a été possible, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'on me démissionne. Je ne crois pas qu'on puisse devenir prof ni le rester pour une autre raison que celle-là : pouvoir transmettre le feu sacré de ses convictions. POUVOIR transmettre.

Si je me fie aux quelques rares profs qui tiennent blogue et si j'interprète correctement le silence de la majorité, le 'métier' d'enseignant est de plus en plus dur et ingrat, réforme ou pas. Pour être prof aujourd'hui, « il faut avoir le dos large, la couenne dure et un front de boeuf », ai-je récemment entendu.

Non pas un, mais deux ballons se font face : c'est ma lecture de l'affrontement persistant entre les pro-réforme qui voient d'abord l'école comme un milieu d'apprentissage et les anti-réforme qui voient d'abord l'école comme un milieu d'enseignement. Mais pour le prof dans sa classe, apprentissage et enseignement sont indissociables : le prof doit les arrimer selon les situations. Enseigner, c'est faire apprendre; le reste est affaire de moyens. Si la réforme vise vraiment à « rendre les jeunes plus actifs dans leurs apprentissages », concrètement, quels moyens donne-t-on aux profs pour ce faire?



21 mars 2006

D'autres beaux mots...

Après avoir lu le dernier billet de Raôul Duguay, j'ajoute quelques 'beaux mots' à ma collection : humanité, foi, espérance, générosité, bénévole. 

12 mars 2006

La vraie mesure de notre déclin

Un peu démoralisant le portrait de notre village planétaire que tracent les invités de Marie-France Bazzo en réponse à la question : Assistons-nous au déclin de notre société? Des entrevues avec l'historien André Champagne, la sociologue Louise Vandelac, le médecin et écrivain Jean-Christophe Rufin ainsi que le romancier et cinéaste Jacques Godbout. Il s'en dégage un sentiment d'impuissance de l'homme d'aujourd'hui devant l'urgence de trouver des solutions aux grands problèmes qu'il a pourtant lui-même créés : inégalités galopantes, dégradation de l'environnement, individualisme à outrance, barbarisation frôlant les guerres civiles, déification du corps, hyperspécialisation, accélération irréfléchie des changements... 

Ce portrait correspond-il à la 'réalité mondiale' ou n'est-il pas plutôt le résultat du traitement que font les médias de cette réalité notamment à travers 'les nouvelles'? Car un des effets pervers des bulletins de nouvelles et des reportages, c'est justement d'entretenir notre sentiment d'impuissance devant l'entassement et l'amplification des catastrophes imputables à la bêtise humaine. Et voilà notre passivité viscérale justifiée en même temps que nos émotions rassasiées. 

La réalité est locale. On peut agir localement. La question qu'on évite trop facilement, c'est : Assistons-nous au déclin de notre quartier ou de notre village? Répondre oui nous obligerait à sortir et à agir autour de nous. Aussi bien dans ce cas ne pas se poser la question et continuer à écouter, impuissants, 'les nouvelles nationales et internationales'.

02 mars 2006

entairement

se taire
et s'entêter

ou

se terrer
sans se taire


s'enterrer
sans terre

et

se taire
à tue-tête

24 janvier 2006

Démocratie Canada

Dans Brome-Missisquoi, Christian Ouellet vient d'être élu pour nous représenter au Parlement d'Ottawa. Un indépendantiste. Choix que j'endosse sans aucune restriction parce que c'est le résultat d'une démarche démocratique. 

Démocratique au Canada ne veut pas dire logique. Dans ce comté, par exemple, 61,7 % des électeurs qui se sont prévalus de leur droit de vote sont fédéralistes; seulement 38,3 % d'entre eux sont indépendantistes. Notre député sera pourtant contre toute rationalité un indépendantiste. Ainsi le veut la démocratie canadienne fondée sur le multipartisme et le respect des minorités.
RÉSULTATS DANS BROME-MISSISQUOI
Ouellet, Christian (Bloc Québécois) : 18 600 (38.3%)
Paradis, Denis (Libéral) : 13 572 (28.0%)
Marler, David (Conservateur) : 9 879 (20.3%)
Jetté, Josianne (NPD) : 2 844 (5.9%)
Grafftey, Heward (Parti PC) : 1 921 (4.0%)
Champagne, Michel (Parti Vert) : 1 741 (3.6%)
Et le phénomène n'est pas que local. Le Bloc profite de la magnanimité de notre système démocratique canadien dans tout le Québec : avec l'appui de 42,1 % des électeurs ayant exercé leur droit de vote hier, les indépendantistes ayant fait bloc se retrouvent avec 68 % des députés du Québec à la Chambre des Communes...
Source des résultats : Élections Canada

03 janvier 2006

Pour une nouvelle éthique télévisuelle

Retour des Bougons, hier soir. Même si la tentation est grande de le faire, non, je ne qualifierai pas de nouveau cette émission de décadente comme je l'aurais fait l'an dernier -- résolution oblige --, même si une certaine scène 'cochonne' m'a fait remonter dans le gorgoton le dernier beigne fourré à la crème que j'ai enfilé goulûment il y a quatre ou cinq ans chez Machin Donuts... Le plus triste de cette scène grotesque, c'est qu'elle risque de nous faire oublier le reste -- l'essentiel, devrais-je dire -- de l'émission : une des plus belles satires qu'il m'ait été donné de voir de notre 'système de santé à deux vitesses'. Du grand Évrard et du grand Aetios, gâchés pour épater la galerie!

Notre télévision, même publique, semble s'être donnée pour mission d'éventrer tous les tabous sexuels, tant ces derniers inspirent un grand nombre d'émissions. Et ce n'est pas fini. Forts de l'appui de la Cour Suprême, nos canaux pourront bientôt étaler toutes les formes possibles et inimaginables d'échangisme sexuel pour maintenir leurs cotes d'écoute...

J'ignore jusqu'où cela va nous mener comme société : à foutre en l'air toute éthique ou à développer une nouvelle éthique?

Pour l'instant, la première alternative semble gagnante et payante : j'ai lu quelque part que Les Bougons est l'émission du petit écran qui rapporte le plus par trente secondes en revenus publicitaires...

Parmi nos diffuseurs de fonds de culotte, n'y a-t-il pas quelqu'un qui soit capable de se rhabiller et de mettre de l'avant une nouvelle éthique télévisuelle? Je pense ici à une télévision qui serait pro-active, à une télévision qui s'impliquerait autrement que par une grande guignolée d'un jour qui lui ressemble trop. Je pense à une télévision qui ne laisserait pas ses téléspectateurs impuissants devant des images d'inhumanité comme celles d'un TéléJournal récent montrant des Pakistanais, hommes, femmes et enfants, en train de geler dehors dans la neige parce qu'ils n'ont pas encore reçu suffisamment d'aide internationale pour se reloger après le séisme dont ils ont été victimes il y a trois mois...

Une télévision mobilisatrice plutôt qu'à-plat-ventrissante...

01 janvier 2006

En 2006

Soit dit entre nous et la boîte à bois, j'ai pris la résolution d'être moins grincheux en 2006... Sous le couvert de la lucidité, il est trop facile d'être alarmiste! Or, tout comme le cynisme et la dérision, l'alarmisme n'engage à rien et ne mène nulle part, sinon à l'anéantissement. 

Passer de la parole aux actes ou me taire. 

Bloguer intelligemment. Bonne année!