- Le billet de Mario Asselin -- ex-directeur d'école, aujourd'hui consultant en technologies éducatives et blogueur émérite -- Le ballon gonfle encore un peu plus m'a laissé tellement perplexe que je n'ai pu m'empêcher de le lui manifester en commentaire. Quelle mouche a bien pu me piquer pour me faire sortir de ma réclusion forcée tranquille et réagir aussi prestement?
- J'ai décidé de ranimer momentanément ce blogue en dormance depuis des mois pour essayer d'y voir plus clair. (Expériences faites, le blogue n'est-il pas l'outil par excellence pour clarifier mes idées...)
Chaque fois que la polémique autour de 'la réforme de l'éducation' ressurgit sur la place publique, ça me rejoint au plus profond de mes tripes. Ça fait... quoi? Vingt-cinq ans que j'ai dû quitter l'enseignement... J'ai été prof dans une autre vie où on parlait aussi de réformes. Prof de français surtout : programme cadre, école active... Prof parce que j'étais convaincu d'avoir quelque chose à transmettre et que je ressentais un besoin impérieux de le transmettre. Prof parce que j'avais 'le feu sacré'. Et je l'ai été tant que la transmission a été possible, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'on me démissionne. Je ne crois pas qu'on puisse devenir prof ni le rester pour une autre raison que celle-là : pouvoir transmettre le feu sacré de ses convictions. POUVOIR transmettre.
Si je me fie aux quelques rares profs qui tiennent blogue et si j'interprète correctement le silence de la majorité, le 'métier' d'enseignant est de plus en plus dur et ingrat, réforme ou pas. Pour être prof aujourd'hui, « il faut avoir le dos large, la couenne dure et un front de boeuf », ai-je récemment entendu.
Non pas un, mais deux ballons se font face : c'est ma lecture de l'affrontement persistant entre les pro-réforme qui voient d'abord l'école comme un milieu d'apprentissage et les anti-réforme qui voient d'abord l'école comme un milieu d'enseignement. Mais pour le prof dans sa classe, apprentissage et enseignement sont indissociables : le prof doit les arrimer selon les situations. Enseigner, c'est faire apprendre; le reste est affaire de moyens. Si la réforme vise vraiment à « rendre les jeunes plus actifs dans leurs apprentissages », concrètement, quels moyens donne-t-on aux profs pour ce faire?
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