Le paysage urbain québécois évolue lentement mais sûrement vers la prédominance de l'anglais dans l'affichage corporatif. Simple ajustement linguistique sans doute, pour que les apparences correspondent mieux à notre identité réelle : « Beaucoup de Québécois francophones se définissent comme... des Américains parlant français », écrivait Yvan Lamonde en 1996, dans un essai assez génial sur l'identité québécoise, à un moment de notre histoire où on s'en préoccupait encore.
Notre tolérance collective à l'égard de la multiplication des bannières de langue anglo-américaine de plus en plus omniprésentes dans nos villes et nos banlieues témoigne sans contredit de notre adhésion pleine et entière au grand rêve américain. La dernière en lice, Best Buy, exprime d'ailleurs tellement bien la société de consommation à tous crins qui est la nôtre. On ne magasine plus au Québec, on achète au meilleur prix (présume-t-on, les yeux fermés) chez Wal-Mart or Best Buy.
Et cette évolution se fait avec la bénédiction de nos gouvernements représentatifs en retour de quoi ils perçoivent, best buy ou pas, leur 7 et leur 7,5 pourcent. Et avec la complicité de nos médias dits nationaux qui en font leurs choux gras en nous déversant des best buy à pleines pages, à pleins écrans et à pleins publisacs.
Conséquence de cette globalaméricanisation? Dans deux générations tout au plus, le français au Québec ne sera plus qu'une langue folklorique comme le sont aujourd'hui le cri, l'inuktitut, l'ojibwé, le naskapi, le micmac, le mohawk, le montagnais, l'atikamek, etc.
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