Les commentaires de François, à la suite de mon billet précédent inspiré par Joblo sur le genre Horloge biologique, m'ont fait poursuivre ma réflexion sur le fond : comment se fait-il que je sois porté à 'condamner' (ce n'est pas la première fois) ce qui n'est pour les auteurs qu'une vision humoristique de la réalité?
Je crois avoir mis le doigt sur une des principales raisons de cette 'dissension' : c'est le rapport que nous avons avec le sacré.
- Sacré : qui appartient à un domaine séparé, inviolable, privilégié par son contact avec la divinité et inspirant crainte et respect. (TLFi)
Il existe pour moi des 'réalités' sacrées : la nature, l'air, l'eau; la vie, la naissance, la souffrance, la mort; l'amour, la prière, l'engagement, le partage... pour en nommer quelques-unes. (Je ne mentionne pas Dieu, qui est comme le temps et l'univers dans une catégorie à part : celle des grands doutes ou mystères nécessaires à la perpétuation de l'humanité.) Ce qui caractérise ces 'réalités', c'est qu'elles dépassent l'humain et son entendement.
J'ai un grand respect pour les 'réalités' sacrées, au point d'être choqué lorsqu'on s'en moque, plus profondément choqué encore lorsqu'on les piétine gaiement pour faire le show.
Dimanche dernier, j'ai assisté à une célébration en plein air pour souligner le départ des religieuses de notre patelin. Devant l'église, sous les arbres, face à la baie Missisquoi : un lieu naturellement propice au recueillement. La rue Champlain avait été fermée pour y ériger l'autel. Au beau milieu de la cérémonie, un motard bien gréé est venu parader et pétarader tout lentement sur les lieux mêmes de la cérémonie... Mais pourquoi donc?
La liberté, je veux bien. L'expression, je veux bien. L'humour, je veux bien. Mais il y a pour moi une limite infranchissable, celle du sacré, celle du respect de ce qui pour l'autre est sacré.
5 commentaires:
Non.
Ah!
désolé, ...ce que tu considère comme étant sacré, ne l'est probablement pas pour lui....une personne possédant un minimum de civisme n'aurait pas commis ce geste, mais bon, personne n'est parfait!! Et ne sommes-nous pas tous libres...à ce propos...histoire de lancer de nouvelles pensées...qu'Est-ce que la liberté pour toi ?
de plus, qu'est-ce que l'humour a à voir avec la situation que tu as vécu ?
L'humour n'a rien à y voir sinon qu'il a tendance -- je parle ici de l'humour industriel -- à être irrévérencieux.
Quant à la liberté, je te dirai à toi tout seul, anonymous, que je cherche encore la véritable liberté, donc ce qu'elle est. Chaque fois que j'ai cru l'avoir trouvée, je me suis aperçu que ce n'était pas la liberté à son comble. Comme si en la trouvant et en voulant m'en contenter, je venais en quelque sorte de la perdre.
C'est un peu comme le désir amoureux, cette fébrilité intérieure indéfinissable qui disparaît lorsque son objet est atteint, en nous laissant un inexplicable sentiment d'insatisfaction.
J'ai déjà pensé que la liberté était l'espace de l'âme, qu'elle se mesurait donc à la grandeur d'âme.
À poursuivre...
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