D’après le Fonds monétaire international (FMI), dans les pays membres du G7, la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 5,8 % entre 1983 et 2006. D’après la Commission européenne, au sein de l’Europe cette fois, cette part a chuté de 8,6 %. Et, en France, de 9,3 %.
Par le gigantisme des sommes en jeu, des dizaines de milliards d’euros, ces 9,3 % devraient s’installer au cœur du débat. Toute la contestation des « nécessaires réformes en cours » pourrait s’appuyer sur ce chiffre. Or c’est à l’inverse qu’on assiste : il est comme effacé de la sphère publique, éclipsé dans les médias, à peine mentionné par les responsables politiques. Un point central de l’économie en est devenu le point aveugle.
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[Les journalistes] ont presque toujours oublié de mentionner le combien plus « inégal » partage des ressources nationales. Nos éditorialistes ont aussi omis de pester contre le « privilège intolérable » des actionnaires, ces « bénéficiaires » d’abattements fiscaux, sur la « nécessité économique et démocratique » de taxer leurs revenus financiers...
[...]
Ce mensonge par omission d’une donnée centrale de l’économie, qui surprendra-t-il ? « La presse quotidienne, résumait déjà Jack London, c’est l’escamotage quotidien » qui « purge » les injustices « par le silence de l’oubli ».
Partage des richesses, la question taboue, par François Ruffin dans Le Monde diplomatique, janvier 2008
14 février 2008
Les inégalités durables...
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