09 septembre 2005

Déblocage (et 'débloguage')

Quelques semaines de repli et d'errance m'ont fait du bien et m'ont rassuré. Personne ne s'est inquiété du 'silence' de Franchement! depuis un mois : personne donc ne s'y était habitué. Hourra! Je me méfie des blogues comme des gens, des chefs surtout, qui créent des attentes...



J'ai volontairement omis de regarder hier le documentaire de Radio-Canada sur le référendum de 1995. Les quelques minutes de l'épilogue que j'en ai captées avant le Téléjournal m'ont convaincu que j'avais bien fait : c'était là la conclusion d'un argumentaire à thèse bien plus que la conclusion d'un documentaire... Les bons Québécois, les méchants Canadiens français...



Mais c'est tout autre chose qui me fait débloquer (débloguer) aujourd'hui. Qui l'aurait prédit il y a quelques mois : les péquistes peuvent maintenant parler ouvertement sans avoir à tenir des propos monolithiques du genre « il nous faut des conditions gagnantes »! Les candidats à la chefferie du parti peuvent du moins le faire, ce qui est un bon commencement, non?



J'ai souvent ici pourfendu le culte du chef qui caractérise la politique de notre temps (et pas seulement au Québec). Hier, en regardant Le Point, j'étais ravi, libéré quelque part. Je l'ai même regardé deux fois, grâce aux deux éditions du Téléjournal de fin de soirée, comme pour m'assurer que je n'avais pas rêvé! Les quatre candidats invités pouvaient exprimer publiquement leurs différences de vue, avaient même droit au cafouillage... Non, mais... Ça m'a fait du bien.



Un vent démocratique serait-il en train de se lever dans ce pays? La parole serait-elle en train de reprendre ses droits? Au moins huit candidats à la chefferie parmi lesquels les péquistes enregistrés devront faire un choix responsable après analyses et réflexions au lieu de n'avoir qu'à s'incliner de facto devant une tête autocouronnée : tous les espoirs sont permis pour un virage politique à 180 degrés. Si la tendance se maintient et si les langues continuent à se délier ailleurs que dans les cuisines et les salons médiatiques avides et à vide, à se délier là où ça compte, là où des décisions se prennent qui scellent le sort de la majorité tellement appréciée des chefs-rois lorsqu'elle reste silencieuse.


1 commentaire:

Jean Trudeau a dit...

1. Je ne crois pas que les souverainistes soient de mauvaise foi, sauf peut-être 0,01 % d'entre eux. Pas plus que les fédéralistes, d'ailleurs.

2. Le coeur a des raisons que la raison n'arrive pas à comprendre. Le coeur patriotique n'échappe pas à cette règle.

3. À mon humble avis, le Canada a besoin du Québec comme le Québec a besoin du Canada. C'est une questions d'histoire et d'évolution identitaire. On dit que les meilleurs couples sont le résultat d'identités opposées.

4. Il n'est pas nécessaire d'avoir un compte Blogger pour inscrire un commentaire. On peut choisir une autre identité en pointant «Autres» ou «Anonyme».