30 septembre 2005

Sous le Q.I.

Moi qui croyais que le Q.I. était mort et enterré depuis belle lurette tellement c'est une mesure biaisée, le voilà qui resurgit dans l'actualité médiatisée (ne pas confondre avec la réalité).



Car la réalité, c'est qu'après avoir affirmé, études à l'appui ou pas, que les Autochtones ont généralement un Q.I. inférieur à celui des Non-Autochtones (comme on désigne maintenant les 'Blancs' sans doute parce qu'ils le sont de moins en moins), on peut justifier et maintenir leur statut socio-économico-politique marginalisé, la conscience tranquille. Quelle belle hypocrisie!



Et la réalité, c'est qu'après avoir affirmé, études à l'appui ou pas, que les Noirs ont généralement un Q.I. inférieur aux Non-Noirs (néologisme de circonstance), on peut justifier et maintenir leur statut socio-économico-politique inférieur, la conscience tranquille. Quelle autre belle hypocrisie!



Et la réalité, c'est aussi qu'on pourrait affirmer, avec ou sans études à l'appui, que les Blancs qui ont un Q.I. inférieur ont généralement un statut socio-économico-politique inférieur.



Bref, ce que le Q.I. mesure dans les fait, c'est le degré d'exploitabilité.



Mon cher Guy Ha!, tout le monde n'en parle pas mais parmi les neuf millions de millionnaires que recèle notre planète Terre, combien sont Noirs? Combien sont Autochtones? Et combien doivent-ils leurs millions à la spoliation légalisée des faibles en Q.I. toutes couleurs confondues?



13 septembre 2005

La nombrilvergence

La nouvelle saison de notre télévision publique s'annonce nombriliste et montréaliste. Les émissions de placotage et de potinage sur les plaisirs entre vedettes consentantes de la tour se multiplient dans le sillon habilement tracé par Guy Ha! Lepage, toutes orientées vers l'autopromotion rapporteuse en cotes d'écoute et en accroissement de la consommation d'images à sensations et à sexations. Pour faire un pied-de-nez à la convergence, Radio-Canada Montréal a inventé la nombrilvergence à la petite semaine. Effet des partenariats publics privés en télévision? Pourquoi le privé se priverait-il de ce qui rapporte, c'est-à-dire des cotes?



Comprenons-nous bien. Ces 'talk-show' sont généralement fort bien faits et donnent le goût de s'y agglutiner : ce n'est pas pour rien qu'elles ont la cote auprès de la bougonnerie. Mais, selon moi, le petit vedettariat qui tourne en rond autour d'un miroir n'a pas sa place à la télévision publique dont on s'attend qu'elle soit plutôt citoyenne. Notre télé devrait mettre au premier plan et aux grandes heures d'écoute ce dont le privé nous prive : nourrir l'imagination des petits, rafraîchir la mémoire des grands, nous faire explorer les régions et partager ce qui anime ou menace leurs habitants -- qui ont aussi des 'parts' dans cette télé --, faire parler le plus de gens possible à la caméra, même des universitaires s'il s'en trouve, de leurs idées, de leurs préoccupations, de leurs visions et de leurs rêves, même de leurs indignations... Des 'talk-show' citoyens plutôt que nombrilvergents : est-ce trop demander en tant que contribuable téléspectateur payeur?



Ce qui m'amène à me poser la question : qui contrôle vraiment le réseau français pan-canadien de Radio-Canada en 2005 pour qu'on en soit rendu là?


12 septembre 2005

La vie est ingrate!

L'annonce du décès de Michel Desrochers, l'ex 'morning man' de la radio de Radio-Canada vient me chercher quelque part en-dedans. Je le connais pourtant de voix seulement. Une voix qui nous aidait à partir du bon pied le matin dans les années 1970 -- au temps du AM mono et des '45-tours' -- en syntonisant CBF 690, comme celle de Jacques Proulx, qui était alors à CKAC 730 le matin.



J'en garde un bon souvenir : celui d'un optimiste, imitateur un peu cabotin à ses heures, mais toujours dans les limites de la convenance. Je lui dois bien des journées de travail démarrées sur le bon pied dans une autre vie.



On dit qu'il était plutôt dépressif ces dernières années, que la mise au rancart à soixante ans lui était devenue intolérable. Et c'est maintenant qu'il a décidé d'en finir avec la vie qu'on lui témoigne de l'attachement...



C'est d'ailleurs le sort de bien des personnages publics. D'ex-vedettes des ondes et de la scène, mais aussi d'ex-politiciens, médecins, profs... si vite oubliés.



La vie est ingrate!

11 septembre 2005

L'inimaginable

Aujourd'hui, en voyant « 11 septembre » dans le coin inférieur droit du Compaq, j'ai pensé à l'inimaginable... Ces images de fin du monde vues et revues des centaines de fois des deux tours jumelles détruites en quelques heures. Le centre du commerce mondial (World Trade Center) attaqué, anéanti. Pourquoi? Par qui?



On sait maintenant par qui. Des terroristes, des intégristes, des désaxés embrigadés à renfort de Coran, des fous d'autant plus dangereux qu'ils ressemblent à tout le monde, des bombes humaines à retardement. C'est du moins ce que disent 'les élus', leurs gardes bien domptés et leurs médias bien soumis. Des inhumains menaçant la démocratie millionnaire dominante, des inhumains dont il faut dorénavant constamment se méfier et contre la prolifération desquels il faut se protéger à coups de milliards imposés tant ils sont difficiles à identifier sous leurs traits humains.



On sait aussi pourquoi, même si on en a peu parlé. C'est tellement évident. Un déraisonnement d'embrigadés. Une lubie religio-idéologique. Une faille caractérielle d'origine psycho-démoniaque. Une manifestation de mégalo-folie. Une projection phantasmique irraisonnée issue d'une frustration socio-politique générationelle. Un pseudo-mysticisme provoqué par un lavage intégriste de cerveau. N'importe quoi, quoi. Impossible qu'un tel geste puisse venir du coeur ou de la raison ou d'un sentiment de profonde injustice. Encore moins du bon sens : le bon sens acquiesce et adhère, il ne s'oppose pas et, surtout, ne détruit pas l'indestructible...



Quatre ans après l'inimaginable : le plus inimaginable encore. Le statu quo renforcé, protégé, blindé : les dix millions de millionnaires démocrates et d'affaires sont maintenant à l'abri de l'inimaginable grâce aux milliards de nos impôts investis pour les sécuriser. Et les médias toujours à leurs pieds, dépendant d'eux pour pouvoir imaginer autre chose pour nous faire oublier l'inimaginable.



Je vais profiter de cette journée à la fois fraîche et ensoleillée pour aller marcher dans le bois, observer la beauté nature, écouter le concert nature, sentir les parfums nature sans avoir à les imaginer. En espérant qu'il n'y a aucun chasseur à l'affût...



09 septembre 2005

Déblocage (et 'débloguage')

Quelques semaines de repli et d'errance m'ont fait du bien et m'ont rassuré. Personne ne s'est inquiété du 'silence' de Franchement! depuis un mois : personne donc ne s'y était habitué. Hourra! Je me méfie des blogues comme des gens, des chefs surtout, qui créent des attentes...



J'ai volontairement omis de regarder hier le documentaire de Radio-Canada sur le référendum de 1995. Les quelques minutes de l'épilogue que j'en ai captées avant le Téléjournal m'ont convaincu que j'avais bien fait : c'était là la conclusion d'un argumentaire à thèse bien plus que la conclusion d'un documentaire... Les bons Québécois, les méchants Canadiens français...



Mais c'est tout autre chose qui me fait débloquer (débloguer) aujourd'hui. Qui l'aurait prédit il y a quelques mois : les péquistes peuvent maintenant parler ouvertement sans avoir à tenir des propos monolithiques du genre « il nous faut des conditions gagnantes »! Les candidats à la chefferie du parti peuvent du moins le faire, ce qui est un bon commencement, non?



J'ai souvent ici pourfendu le culte du chef qui caractérise la politique de notre temps (et pas seulement au Québec). Hier, en regardant Le Point, j'étais ravi, libéré quelque part. Je l'ai même regardé deux fois, grâce aux deux éditions du Téléjournal de fin de soirée, comme pour m'assurer que je n'avais pas rêvé! Les quatre candidats invités pouvaient exprimer publiquement leurs différences de vue, avaient même droit au cafouillage... Non, mais... Ça m'a fait du bien.



Un vent démocratique serait-il en train de se lever dans ce pays? La parole serait-elle en train de reprendre ses droits? Au moins huit candidats à la chefferie parmi lesquels les péquistes enregistrés devront faire un choix responsable après analyses et réflexions au lieu de n'avoir qu'à s'incliner de facto devant une tête autocouronnée : tous les espoirs sont permis pour un virage politique à 180 degrés. Si la tendance se maintient et si les langues continuent à se délier ailleurs que dans les cuisines et les salons médiatiques avides et à vide, à se délier là où ça compte, là où des décisions se prennent qui scellent le sort de la majorité tellement appréciée des chefs-rois lorsqu'elle reste silencieuse.