09 août 2005

Réflexion bête, sauvage même

Il m'arrive de penser bêtes.



Je pensais ce matin en plein bois à l'évolution des bêtes, dont nous sommes.



Je me demandais comment il se fait que les bêtes, plus elles sont restées bêtes, c'est-à-dire sauvages, plus elles sont devenues autonomes même en troupeaux. Et comment il se fait que l'homo sapiens a évolué vers l'homo economicus mondialisé d'aujourd'hui, l'être le plus dépendant que la planète n'ait jamais engendré, selon toute vraisemblance...



Et puis en sortant du bois je me suis mis à penser sauvages, ce que nous rêvons tous d'être (avouez).



Je me suis demandé comment il se fait que dans un pays modèle de multiculturalisme comme le nôtre, accueillant par milliers et indistinctement toutes couleurs, moeurs, traditions, langues et religions allant même jusqu'à sacrifier les nôtres pour mettre nos hôtes plus à l'aise, on n'ait pas encore réussi à trouver un modus vivendi avec les Autochtones, ces sauvages autonomistes invétérés chez qui nous habitons depuis au moins cinq siècles en toute légalité selon le droit impérial-iste immuable, fondement de la civilisation avec sa règle du « Tout ce que tu acquiers sans égard pour les moyens t'appartient à jamais », si ce ne serait pas parce qu'ils ont, eux, -- réflexion bête, sauvage même -- toujours refusé de sacrifier leurs couleurs, moeurs, traditions, langues et religions pour mettre les nôtres à l'aise, préférant rester sauvages, c'est-à-dire autonomes, alors que nous savons bien, car ils nous l'ont appris, qu'en agissant ainsi nous finirions à notre tour dans des réserves appelées communautés francophones. (Pas facile de résumer mille ans d'histoire dont cinq cents à venir en une seule phrase...)




04 août 2005

Un rapport 'pas rapport'

À LIRE :


Le rapport Ménard: pour sortir de quelle impasse?, par Gaetan Breton, Professeur à l'Université du Québec à Montréal, président de la Commission politique de l'Union des forces progressistes, auteur de Faire payer les pauvres (éditions Lux, 2005) et Amir Khadir, Médecin et porte-parole de l'Union des forces progressistes, dans ledevoir.com, édition du jeudi 4 août 2005

 


EXTRAIT :


« Ce n'est pas le niveau d'impôt que l'on paie qui est pertinent, c'est l'impôt plus les coûts privés. Pour le citoyen ordinaire, le total de la facture est presque deux fois plus élevé aux États-Unis, pour un rendement moindre. Le reste n'est que manipulation des chiffres et des populations. »

02 août 2005

Humour, réalité et sacré

Les commentaires de François, à la suite de mon billet précédent inspiré par Joblo sur le genre Horloge biologique, m'ont fait poursuivre ma réflexion sur le fond : comment se fait-il que je sois porté à 'condamner' (ce n'est pas la première fois) ce qui n'est pour les auteurs qu'une vision humoristique de la réalité?



Je crois avoir mis le doigt sur une des principales raisons de cette 'dissension' : c'est le rapport que nous avons avec le sacré.



    Sacré : qui appartient à un domaine séparé, inviolable, privilégié par son contact avec la divinité et inspirant crainte et respect. (TLFi)


Il existe pour moi des 'réalités' sacrées : la nature, l'air, l'eau; la vie, la naissance, la souffrance, la mort; l'amour, la prière, l'engagement, le partage... pour en nommer quelques-unes. (Je ne mentionne pas Dieu, qui est comme le temps et l'univers dans une catégorie à part : celle des grands doutes ou mystères nécessaires à la perpétuation de l'humanité.) Ce qui caractérise ces 'réalités', c'est qu'elles dépassent l'humain et son entendement.



J'ai un grand respect pour les 'réalités' sacrées, au point d'être choqué lorsqu'on s'en moque, plus profondément choqué encore lorsqu'on les piétine gaiement pour faire le show.



Dimanche dernier, j'ai assisté à une célébration en plein air pour souligner le départ des religieuses de notre patelin. Devant l'église, sous les arbres, face à la baie Missisquoi : un lieu naturellement propice au recueillement. La rue Champlain avait été fermée pour y ériger l'autel. Au beau milieu de la cérémonie, un motard bien gréé est venu parader et pétarader tout lentement sur les lieux mêmes de la cérémonie... Mais pourquoi donc?



La liberté, je veux bien. L'expression, je veux bien. L'humour, je veux bien. Mais il y a pour moi une limite infranchissable, celle du sacré, celle du respect de ce qui pour l'autre est sacré.