25 juin 2005

24 juin, fête de l'ambiguïté québécoise

Hier, c'était congé, c'était la fête un peu partout au Québec et dans les autres provinces canadiennes où résiste le français. Mais la fête de qui? de quoi? Question d'ailleurs de plus en plus récurrente : elle ne se pose pas seulement le 24 juin -- chaque troisième lundi de mai de congé la ramène avec la reine Victoria, Dollard des Ormeaux et les Patriotes qui se l'arrogent à qui mieux-mieux --, mais elle se pose surtout le 24 juin.



La fête du 24 juin nous rassemble selon toute vraisemblance; le sens de cette fête nous divise pourtant. À plus d'un égard d'ailleurs. Fête religieuse (saint Jean-Baptiste) ou fête laïque (solstice d'été)? Fête nationale du Québec et des Québécois ou fête des Canadiens-français? Ou fête des cinq à la fois, c'est-à-dire fête de l'ambiguïté québécoise? Ou fête de peu importe quoi, c'est-à-dire fête de la naïveté?



Ouvrons une parenthèse.



    Si je n'ai pu participer à la fête hier, j'ai pu y télé-assister, en voir et entendre des fragments condensés aux 'nouvelles' et même m'offrir l'intégrale de l'officiel 'spectacle Loto-Québec' à Radio-Canada : un enchevêtrement d'ambiguïtés. À travers une avalanche de spots publicitaires pour les produits des sociétés transnationales, la télévision publique canadienne diffusant le spectacle multiculturel officiel de la fête du 24 juin, dite Fête nationale du Québec, commandité en sourdine par le gouvernement du Québec via Loto-Québec, sa filiale tributaire du jeu de hasard programmé.


Fermons la parenthèse.



L'ambiguïté est la mère de la confusion et du salmigondis. L'ambiguïté québécoise ne fait pas exception. Quelqu'un quelque part voudrait en finir avec la culture canadienne-française en lui substituant une néomulticulture qu'il ne procéderait pas autrement. Or on aura beau greffer des branche et des feuilles à l'arbre, c'est peine perdue si en même temps on charcute ses racines.




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