02 avril 2005

L'environnement : un problème global dont la solution est locale

Je n'ai pas le temps d'élaborer mais ne peux m'empêcher de noter ici l'importance de l'implication citoyenne locale dans la solution des problèmes liés à l'environnement qui mettent en péril la survie des espèces, incluant l'espèce humaine. Deux rapports internationaux viennent de le rappeler à nos gouvernements, dont l'un me tient particulièrement à coeur puisqu'il concerne la baie Missisquoi.

Dans ce dernier cas, les recommandations de la Commission mixte internationale sont sans ambages. Après avoir ratifié l'avis du Groupe de travail qui conclut que l'enlèvement du pont-jetée aurait une incidence négligeable sur les niveaux
de phosphore dans la baie, elle recommande pourtant qu'il soit enlevé.



Les activités humaines ont mené la planète vers un point limite au-delà duquel on peut s'attendre à une vague massive d'extinction des espèces, renforçant encore la menace sur notre propre bien-être. La pression sur les écosystèmes va augmenter de manière globale dans les décennies à venir si les attitudes et les actions humaines ne changent pas.


Les mesures de conservation des ressources naturelles ont plus de chances de réussir si on en donne la responsabilité aux communautés locales, que les bénéfices sont partagés avec elles et qu'elles sont impliquées dans les décisions.


Rapport des Nations Unies, Vivre au-dessus de nos moyens -- Actifs naturels et bien-être humain, mars 2005

 



 

En ce qui a trait au pont-jetée, la Commission appuie la conclusion du groupe de travail, selon laquelle l'enlèvement du pont-jetée aurait une incidence négligeable sur les niveaux de phosphore dans la baie. Toutefois, la Commission est consciente que la majorité des résidents de la région croient que le pont-jetée est une des principales causes des problèmes de pollution de la baie. En fait, ces résidents y croient si fermement que la Commission est d'avis que tant que le pont-jetée restera en place, les collectivités locales ne prendront pas les mesures nécessaires pour réduire les apports de phosphore dans la baie. Par conséquent, la Commission recommande que le pont-jetée soit enlevé, à condition que les gouvernements du Canada et du Québec consacrent un montant équivalent au coût de l'enlèvement du pont-jetée à des initiatives visant à réduire les apports de phosphore dans la baie et à faciliter l'aménagement d'un habitat à la tortue molle à épines.

Selon la Commission, l'enlèvement du pont-jetée a tellement retenu l'attention de la population que son maintien nuirait aux efforts de coopération que doivent multiplier les agriculteurs, les municipalités, les contribuables et les autres personnes intéressées pour réduire les charges de nutriments. Une intervention ciblée et bien structurée est essentielle et ne saurait être freinée d'aucune façon. En fait, l'intervention musclée des gouvernements peut parfois faire une grande différence en servant de catalyseur à un processus de renouvellement à long terme, même lorsque les avantages immédiats ne sont pas aussi importants que les coûts. La prise de mesures par les gouvernements peut aider à galvaniser l'action et à réaliser des progrès significatifs.


Commission mixte internationale, Impacts transfrontaliers du pont-jetée de la baie Missisquoi et du projet de construction d'un nouveau pont sur la baie Missisquoi, mars 2005


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