15 janvier 2005

Les petites et la Grande

    Sans en connaître la réponse, je sais déjà quelle sera ma dernière question : pourquoi faut-il que je meure? Je le sais parce que je vis de pourquoi en pourquoi depuis que je me connais.


Mon dernier pourquoi a tout naturellement surgi après l'annonce faite hier par le ministre de l'Éducation du Québec à l'effet que 60 millions de dollars seront déboursés d'ici trois ans afin « d'augmenter substantiellement le nombre d'ouvrages de qualité mis à la disposition des jeunes ». C'est dans le cadre d'un Plan d'action triennal sur la lecture à l'école qui « vise plus particulièrement les garçons parce qu'ils sont plus nombreux à éprouver des difficultés en lecture, difficultés qui ont des conséquences sur leur réussite, dans toutes les disciplines ».



Cette annonce m'a laissé bouche bée. Faite il y a quarante ans par Paul Gérin-Lajoie ou vingt par François Gendron, j'aurais été fier d'entendre une telle annonce. Mais en 2005 : non. Bravo pour le but poursuivi : faire lire les jeunes, particulièrement les garçons. Haro sur le moyen choisi : faire renaître les bibliothèques scolaires de leurs cendres. Nos jeunes vivent à l'ère du numérique, Monsieur le Ministre! Aujourd'hui, ils ont leur discothèque accrochée au cou et pour le prix de quelques livres ils pourraient avoir cent bibliothèques dans leur sac à dos.



Et Monsieur le Ministre, cultivé, pédagogue et gestionnaire expérimenté, politicien par surcroît, le sait très bien. S'il a fait cette annonce, ce n'est certainement pas pour ramener nos écoles au siècle dernier; il y a anguille sous roche... Mais pourquoi donc?



Je crois que la réponse est ici. Ce ne sera pas la première fois qu'on aura réussi à juguler la frustration dans les régions avec quelques millions.



Site de la BNQ






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