14 janvier 2005

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La première fonction du volet « commentaire(s) » d'un blogue est peu documentée : c'est celle de façonner le caractère du blogueur. La deuxième, celle d'accueillir la réaction à chaud du lecteur, va de soi; d'autant plus qu'elle nourrit la plupart du temps son ego. Quant à la troisième, celle qui consiste à provoquer en son sein même une réaction émotive en chaîne, elle dépasse mon entendement.



Blogueuses et blogueurs sont humains; c'est d'ailleurs une caractéristique des blogues, les autres genres de sites étant trop souvent le produit de machines à copier-coller. Étant humains, les blogueuses et les blogueurs ont leur personnalité propre. Il y en a même qui ont visiblement du caractère. La plupart cependant, s'ils en ont, le montrent peu. Et rares sont ceux qui l'admettront, mais le volet « commentaire(s) » de leur blogue leur forge le caractère.



Le seul fait qu'il puisse y avoir des commentaires à la fin d'un billet est salutaire : le blogueur accepte ainsi d'emblée que l'autre qui le lit puisse manifester sa dissidence. C'est rare qu'il le fait, mais ça arrive. L'acceptation inconditionnelle de la différence de l'autre, manifestée ou non, caractérise le vrai blogueur.



Mais plus encore que cette ouverture à recevoir des commentaires, c'est le fait de n'en point recevoir qui est bénéfique pour son caractère : « 0 commentaire(s) ». Pourquoi? Pourtant... Lectrices, lecteurs, êtes-vous là? M'auriez-vous abandonné?



« 0 commentaire(s) » a un effet bienfaisant sur le blogueur, celui de le garder humble. Je sais, c'est un mot en voie de disparition... Un beau mot pourtant, qui vient d'humus qui veut dire 'terre'. « 0 commentaire(s) » garde les deux pieds du blogueur sur terre même devant son écran et l'incite à regarder autour, dehors, ailleurs...



Bref, le vrai blogueur ne se laisse pas décourager par un zéro. Il continue à dire et à se dire comme il faut parce que ça lui fait du bien et que ça en fera peut-être au lecteur passant qui compte pour lui. Il continue aussi à faire la tournée de sa blogosphère, à l'affût du sujet, de la phrase inspirée d'un pair qui pourrait nourrir sa quête de sens; il leur fait même parfois la surprise d'un commentaire...



Car les blogueurs même humbles l'admettront : un autre effet magique du « 0 commentaire(s) », c'est qu'après plusieurs jours sans, lorsqu'il en arrive un, c'est la fête!...



    Bienvenue à Daniel dans la blogosphère : un blogue d'abord courageusement bilingue (le premier, à ma connaissance), puis...


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