06 octobre 2004

Sain, sain, simple

« D'ici quelques années, une personne sur deux mourra du cancer. » C'est ce qu'on affirmait hier au RDI (ou peut-être sur LCN, mais peu importe), entre deux nouvelles. Un fait divers, comme s'il était normal que le cancer en vienne à remplacer la mort naturelle comme première cause du rajeunissement de notre population. Le cancer est d'ailleurs devenu tellement normal qu'on peut suivre son évolution en direct.



En même temps, drôle de coincidence, on investit comme jamais dans le système 'de santé' : près de 50 % de nos taxes et impôts y passent. Petit calcul avec mon GBS : la moitié de cet argent va au cancer.



En même temps, on nous répète sur tous les tons dans les médias qu'il n'y a pas cinquante façons de prévenir le cancer : puisque nous devenons ce que nous mangeons, il suffit de bien manger, de manger légumes et fruits en choisissant les 'bio' et 'anti-oxydants'.



En même temps -- et ce n'est pas une coincidence --, la société libérale et libre favorise l'alimentation industrielle en boîtes et en sachets : ça ne sent rien, c'est plus pratique pour faire notre marché, plus facile à barcoder et à mettre sur les tablettes des supermarchés, plus propre à transporter, plus simple à entreposer, plus rapide à cuisiner et plus désagréable à manger (pourquoi pensez-vous qu'on mange de plus en plus vite).



Bref, la boîte, c'est le progrès. Et comme le cancer, le progrès ne s'arrête pas malgré toutes les recherches qu'on y consacre.



Consciencieusement, les mégacompagnies qui pourvoient à notre alimentation inscrivent sur les boîtes et les sachets la liste des ingrédients de ce qu'ils nous concoctent. Une liste bilingue, très scientifique si on en croit le vocabulaire utilisé et aussi illisible que les termes d'un contrat de financement. Résultat : même si le contenu des boîtes et des sachets de notre alimentation industrielle est décrit sur les étiquettes, nous ne savons pas vraiment ce que nous mangeons et encore moins si c'est meilleur pour notre santé ou pour celle de la marque bien en vue sur l'étiquette.



Si nos gouvernements étaient sérieux et se souciaient le moindrement de notre santé, ils réagiraient énergiquement pour freiner l'invasion du cancer et se préoccuperaient au premier chef de notre alimentation. La première chose qu'ils devraient exiger de l'industrie alimentaire, c'est d'étiquetter autrement et lisiblement leurs produits en y mettant l'information qui nous permette de distinguer les aliments sains des aliments à risques ou douteux. L'étiquetage non équivoque imposé aux cigarettiers devrait être généralisé à toute l'industrie alimentaire.







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