18 septembre 2004

Le droit des pauvres

    La pauvreté constitue une violation de droits, estime le président de la Commission des droits de la personne du Québec, Me Pierre Marois. Intervenant au congrès de l'Institut international de l'Ombudsman, il a déclaré : « Nous avons tous le devoir de hausser le ton face à la persistance et à l'aggravation de la pauvreté. La pauvreté n'est pas un inconvénient regrettable. C'est un déni de droit. Elle doit nous faire honte et être abolie ». Au Québec, 16,5 pour cent de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. Chez les familles monoparentales québécoises, le taux de pauvreté dépasse les 90 pour cent.

(selon Matinternet, édition du 7 septembre 2004)


Heureusement pour notre confort collectif, les pauvres n'ont pas l'argent qu'il en coûte pour faire reconnaître ce droit par la Cour et obtenir ainsi la part de la richesse collective qui leur revient! La « pauvreté zéro », on en parle pour se déculpabiliser dans des congrès, durant les commissions parlementaires et en campagne électorale. Entretenir périodiquement l'espoir d'une société juste, ça n'enlève rien à personne, ça ne coûte pas cher -- même que ça rapporte gros à l'État via Loto-Québec et les taxes sur le tabac -- et ça fait que le monde habitué de vivre avec le manque-à-gagner de l'espoir continue à en vivre jusqu'à en mourir.


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