02 août 2004

Gai lon la, gai le rosier...

Hier c'était à Montréal le défilé de la 'fierté gaie'. Les images qu'on nous montre dans les médias de ce genre d'événements laissent perplexe et contribuent à renforcer les préjugés et les stéréotypes ramenant les homophylophiles à n'être que des exhibitionnistes, des travestis, des extravertis, des maniérés, bref des obsédés de leur sexe.


Maintenant que l'homosexualité est majoritairement considérée comme une forme de sexualité parmi d'autres, ne serait-il pas temps que les gais se questionnent sur les effets vicieux de ces défilés à fleur de peau sur le renforcement de leur marginalisation? Ne serait-il pas temps qu'ils passent à autre chose?


Pourquoi ce genre de manifestations -- puisqu'il en faut -- ne seraient-elles pas dorénavant organisées pour appuyer d'autres marginaux, pour soutenir des causes encore perdues celles-là, pour aider des sans-moyens à retrouver leur fierté? Le défilé gai pour les sans-abris. Le défilé gai pour ceux qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Le défilé gai pour les handicapés laissés pour compte. Le défilé gai pour les vieux et les vieilles condamnés à l'isolement. Le défilé gai pour les jeunes familles découragées par 'le système'. Le défilé gai pour les réfugiés qui n'en finissent pas d'attendre qu'on régularise leur situation. Le défilé gai pour les travailleurs et travailleuses exploités légalement par le salaire minimum. Le défilé gai pour les travailleurs et travailleuses qui ont sacrifié leur emploi à la mondialisation et à la relocalisation. Etc. Ce ne sont pas les causes qui manquent!


Bref, passer réellement et carrément de la marginalisation sociale à l'intégration sociale; être fiers, mais aussi partager et susciter la fierté. Parce qu'on peut facilement prendre goût à la marginalisation et à la piedestalisation, surtout lorsqu'on en a les moyens, comme en témoignent la plupart des joueurs des équipes 'professionnelles' et la plupart des milliardaires...


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