29 juin 2004

La langue de nos élus

Au lendemain des élections fédérales, je ramène ici la citation de François Taillandier en lui donnant plus d'extension : « Nous sommes gouvernés par nos capacités de dire (ou nos impossibilités) ».


Le vote populaire a déterminé hier quelle serait la composition de la Chambre des Communes; ce faisant, nous avons ainsi remis notre gouverne entre les mains des élus. La répartition des sièges fait en sorte que les grands courants sont bien représentés : libéralisme, conservatisme, socialisme et autonomisme.


Reste à voir si celles et ceux que nous avons élus ont cette « capacité à produire du sens, à en déceler, à en exprimer » de façon à créer les consensus qui pourront nous faire bénéficier de ce qu'il y a de meilleur dans chacune de ces idéologies.


L'apprentissage d'une langue, sa plus ou moins grande maîtrise, les rapports qu'à travers elle on établit (ou non) avec une culture, l'appartenance sociale ou le niveau dont elle nous marque, tout cela gouverne notre capacité à produire du sens, à en déceler, à en exprimer. Nous sommes parlés par la langue que nous parlons, nous sommes " gouvernés " par nos capacités de dire (ou nos impossibilités).

(...) Nous n'exprimons jamais que ce que la langue dont nous disposons nous permet d'exprimer. Tout le problème est là.

(...) L'accès à une langue, c'est l'accès à tout ce que sans elle on ne saurait ni comprendre ni dire.

Extraits des Chroniques de François Taillandier, Vers la néo-langue, dans L'Humanité.


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